Commentaire du 29 mai 2011 / Pierre Desroches (37e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.
– Gino Fillion :
composition, guitare, caméra et montage.

« Le travail de la Samaritaine prépara les cœurs pour l’annonce de Philippe / Dans notre société on peut toucher la réalité de la présence des esprits mauvais / Un baptême dans l’Esprit Saint, le Défenseur / L’ascension de Jésus n’est pas une coupure avec lui / C’est l’Accusateur, l’Adversaire, qui  nous fait douter d’être aimé et de notre capacité d’aimer. »

– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=29/05/2011

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Évangile : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jean 14, 15-21)
A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous, et qu’il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

 

1ère lecture : Évangélisation de la Samarie (Actes des Apôtres 8, 5-8.14-17)
Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ. Les foules, d’un seul coeur, s’attachaient à ce que disait Philippe, car tous entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même ils les voyaient. Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits mauvais, qui les quittaient en poussant de grands cris. Beaucoup de paralysés et d’infirmes furent guéris. Et il y eut dans cette ville une grande joie. Les Apôtres, restés à Jérusalem, apprirent que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu. Alors ils leur envoyèrent Pierre et Jean. A leur arrivée, ceux-ci prièrent pour les Samaritains afin qu’ils reçoivent le Saint-Esprit ; en effet, l’Esprit n’était encore venu sur aucun d’entre eux : ils étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit.

 

Psaume 65, 1-3a, 4-5, 6-7a, 16.20
R/ Terre entière, acclame Dieu, chante le Seigneur !

Acclamez Dieu, toute la terre ;
fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! »

Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom.
Venez et voyez les hauts faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.

Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne.
Il règne à jamais par sa puissance.

Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :
je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme.
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !

 

2ème lecture : Soyez les témoins de notre espérance au milieu des hommes (1 Pierre 3, 15-18)
Frère, c’est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos coeurs comme le seul saint. Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect.  Ayez une conscience droite, pour faire honte à vos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ. Car il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal. C’est ainsi que le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a été rendu à la vie.

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Commentaire du 29 mai 2011 (37è) – 6e dimanche de Pâques (année A)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Bonjour les amis !

On est toujours dans l’humble expansion du début de l’Église et, cette semaine, la première lecture nous emmène en Samarie. Jésus était passé par la Samarie, mais c’est maintenant Philippe, l’un des sept qui va arriver dans cette ville. On mesure mal le défi. Il y avait eu une telle hostilité entre ces deux peuples, alors, pour lui qui est juif, de se retrouver maintenant dans l’annonce de la Bonne nouvelle sur cette terre qui avait été longtemps une terre hostile, il fallait qu’il arrive avec beaucoup de paix dans le cœur. On nous dit que les foules s’attachaient à lui. On peut pressentir que déjà le passage de Jésus avait transformé cette réalité et que l’évangélisation qu’il avait faite à travers la Samaritaine avait disposé leurs cœurs et les avait mis en attente.

Et « on voyait beaucoup » nous dit la première parole « de possédés qui étaient délivrés des esprits mauvais, qui les quittaient en poussant de grands cris. » Il me semble que dans notre société on peut toucher cela une présence des esprits mauvais, des esprits qui font mal, parce qu’on sent la douleur, on sent la détresse, on sent que beaucoup sont habités par une peur, et même une peur de Dieu. Lorsqu’ils se mettent à vivre une expérience ou à s’ouvrir, il y a comme de grands cris de libération qui s’expriment et « beaucoup de paralysés et d’infirmes furent guéris. » C’est toute cette dimension d’une humanité nouvelle qui vient guérir des contemporains, qui vient apporter une dimension nouvelle qui transforme toute notre manière d’aborder le réel.

Alors les Apôtres à Jérusalem apprennent sûrement avec beaucoup de joie ce qui se passe, et va arriver en renfort Pierre et Jean. On voit déjà une petite équipe qui se met en communion, en solidarité, qui vient se soutenir les uns et les autres à l’annonce de la Bonne Nouvelle et comme ils n’ont été baptisés que dans le nom de Jésus, Pierre et Jean vont maintenant les baptiser dans l’Esprit Saint. C’est comme une Église qui va devenir, je dirais, plus complète et qui va maintenant, non plus juste au nom de Jésus le Nazaréen, mais au nom de l’Esprit qui nous vient du Ressuscité, qui va se mettre à être une présence dans ce coin de pays, de ce dynamisme qui est celui de la Résurrection qui continue siècles après siècles, générations après générations à faire advenir cette humanité nouvelle.

Dans la deuxième lecture nous sommes invités à être témoins de cette espérance. Un chrétien n’est pas un homme désespéré. On ne peut pas regarder l’univers ou l’humanité en croyant  souvent – quand j’entends, elle  s’en va où ? – pour moi c’est toujours clair que l’humanité elle s’en va chez le Père, c’est là qu’elle s’en va, et c’est  là que Jésus a voulu la conduire et c’est là que nous sommes interpelés et appelés à mettre la main à la pâte pour guider vers le Père, pour avoir ce regard de bienveillance et peut-être ce regard de paix sur des hommes et des femmes qui sont peut-être pris dans des peurs énormes, qui peuvent se comprendre, mais qui ne peuvent pas durer éternellement parce que le Père nous veut ailleurs.

Et lorsque Jésus dans l’Évangile va nous dire « qu’il ne nous laisse pas orphelins, » ne nous laisse pas seuls, son Ascension ce n’est pas un appel à être coupé, c’est un appel à recevoir l’Esprit Saint, celui qui va venir d’auprès du Père et qui va nous être envoyé pour toujours. J’aime beaucoup le nom qu’on lui donne : «  Le DÉFENSEUR ». C’est une caractéristique qui devrait être une caractéristique de tous les chrétiens. On devrait toujours être en défense par rapport à nos frères et nos sœurs, mais jamais en accusation parce que l’accusateur ce n’est pas du tout l’Esprit Saint,  c’est l’adversaire, c’est celui qui nous trompe, c’est celui qui nous fait douter d’être aimé, douter de notre capacité d’aimer. C’est celui qui nous égare, alors que le défenseur, le monde est incapable de le recevoir parce qu’il ne le voit pas et qu’il ne le connaît pas mais « vous, vous le connaissez parce qu’il demeure auprès de vous. »

Chaque jour de s’arrêter, de prendre des moments pour reconnaître qu’il est tout près, qu’il est en nous et que  quotidien qui nous est offert n’est pas un lieu pour qu’on soit seul mais qu’on avance avec cet Esprit de vérité qui ne vient pas nous faire juger le monde, mais vient nous faire nous livrer parce qu’on sait, qu’à travers ce don, c’est le chemin que Dieu a privilégié pour se faire connaitre. Et nous sommes appelés à être ces icônes, comme le disait si bien Jean-Paul II, ces icônes de la Trinité; une image de cet amour qui ne peut être reçu et entendu que lorsqu’on peut la recevoir à travers une chair, une incarnation qui nous dit Celui qui est de toute éternité.

Alors cette semaine je vous invite à  faire confiance à Celui qui veut faire de vous des témoins de son amour, et dans le quotidien, à lui rendre grâce et à bien reconnaître chacun qu’il place sur votre route. Bonne semaine.

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