Commentaire du 3 juin 2012 / Pierre Desroches (93e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page. 

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : caméra, composition de la musique et arrangements, direction des comédiens, montage des images et mixage.

« Voir les traces de la présence de Dieu sur le Québec / Des commandements qui sont une Sagesse / L’Esprit de Dieu nous dispose pour transformer ce monde / L’obéissance est une réponse à une reconnaissance / Les doutes font partie de la communauté / Ce qui se transmet n’est pas tant ce qui se dit que ce qui se vit. »

– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=03/06/2012

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Évangile : Le baptême au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit (Matthieu 28, 16-20)
Au temps de Pâques, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

1ère lecture : Notre Dieu est le Dieu unique (Deutéronome 4, 32-34.39-40)
Moïse disait au peuple d’Israël : « Interroge les temps anciens qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre : d’un bout du monde à l’autre, est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, a-t-on jamais connu rien de pareil ? Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu parlant du milieu de la flamme, et qui soit resté en vie ? Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, par la force de sa main et la vigueur de son bras, et par des exploits terrifiants — comme tu as vu le Seigneur ton Dieu le faire pour toi en Égypte ? Sache donc aujourd’hui, et médite cela dans ton cœur : le Seigneur est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre, et il n’y en a pas d’autre. Tu garderas tous les jours les commandements et les ordres du Seigneur que je te donne aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. »

Psaume 32, 4-6.9.18.20-22

R/ Bienheureux le peuple de Dieu !

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l’univers, par le souffle de sa bouche.
Il parla, et ce qu’il dit exista ;
il commanda, et ce qu’il dit survint.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.

La joie de notre cœur vient de lui,
notre confiance est dans son nom très saint.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi !

2ème lecture : Notre adoption filiale dans l’Esprit Saint (Romains 8, 14-17)
Frères, ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : « Abba ! »C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

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Commentaire du 3 juin 2012(93e) – La Sainte Trinité (année B)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q. 

La Trinité : un mystère que l’on n’a jamais fini d’approfondir

L’abbé Pierre Desroches

Bonjour mes amis ! On est toujours à Victoriaville. L’an dernier sur ce site, il y avait une abondance d’oies blanches. Elles sont encore un peu présentes, on en voit beaucoup moins. L’an dernier on entendait abondamment le chant des oies mais cette année comme on n’est pas tout à fait à la même période, à la même saison, la réalité est différente. Ce qui nous y amène aujourd’hui c’est le dimanche de la Trinité. La Trinité c’est quelque chose que souvent sur laquelle on entend des discours. Il y a beaucoup de réalités qui sont exprimées. Quand j’étais jeune on disait que c’était un mystère qu’on ne pouvait pas comprendre. Moi, j’aime toujours mieux dire que c’est un mystère qu’on n’a jamais fini d’approfondir, et cette réalité d’un Dieu en trois personnes qui fait un, ça prend juste Dieu pour être capable de faire ça parce que nous, juste avec nous-mêmes, nous sommes capables de faire la division, alors que Lui, il est capable comme Père, Fils et Esprit, d’être un seul Dieu. C’est vrai que, lorsque l’unité de notre être est faite, lorsque dans un couple le père et la mère font un, ça dégage, ça libère tout un esprit pour que les enfants puissent grandir, croître, non pas dans la division, non pas dans la fracture, mais en faisant l’apprentissage de cette humanité à partir d’un amour qui leur est révélé et qui leur est accessible parce qu’il est tout près d’eux.

La première Parole qui nous est proposée aujourd’hui, c’est Moïse qui parle au peuple d’Israël : « Interroge les temps anciens qui t’ont précédé…  est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, que lorsque Dieu a créé la terre ?  et qu’il a créé l’homme et l’humanité sur cette terre ?…  Y a-t-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu parlant du milieu de la flamme, et qui soit resté en vie ? Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, pour venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, par la force de sa main et la vigueur de son bras, et par des exploits terrifiant ». Moi je lis cela et ça ne me rapporte pas seulement au temps de Moïse. Je le vis sur notre terre ici. Puis quand je pense à mon propre peuple, le peuple du Québec, est-ce qu’il n’y a pas eu pour nous des signes extraordinaires, est-ce qu’il n’y a pas eu des signes merveilleux. Dans l’histoire que nous connaissons, est-ce qu’on est capable de reconnaître les traces de cette Présence de Dieu qui souvent vient accomplir des choses qu’on était absolument incapables de réaliser. Il me semble que ce n’est pas si difficile d’ouvrir les yeux et d’en être témoin. Je sais que dans notre monde, dans notre société, on essaie toujours de tout expliquer,  mais ça ne vient pas apporter des réponses, ça ne vient pas transformer une réalité. On ne peut transformer une réalité que lorsqu’on est capable de l’approcher avec le cœur, lorsqu’on est capable de l’approcher avec le regard qui vient du dedans. Et le Seigneur nous a donné des commandements : il n’a pas fait de nous une armée, il ne nous a pas mis à la drille, mais les commandements qu’il nous a donnés c’est comme une sagesse pour nous dire comment on peut demeurer vivants. S’il nous les a donnés ce n’est pas pour nous dominer ou régenter, il nous les a donnés pour que nous puissions avoir cette sagesse de ne pas perdre ce qu’il a déposé de plus essentiel au cœur de nous-mêmes, cette Présence, cet amour qui devraient nous conduire jusqu’en éternité.

Et dans la deuxième lecture qui est tirée d’une lettre aux Romains : « ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. » Vous comprendrez bien qu’il y a l’Esprit de Dieu et l’esprit du monde. L’esprit de Dieu ne veut pas s’opposer au monde, mais l’Esprit de Dieu est très différent de l’esprit du monde. C’est un Esprit qui nous dispose pour aimer ce monde, pour le transformer, lui donner le souffle qui va  lui permettre d’atteindre sa maturité, d’atteindre son accomplissement. Ce n’est pas un esprit qui nous tourne vers nous-mêmes, ce n’est pas un esprit qui nous tourne vers nos propres satisfactions, non, c’est un esprit qui nous appelle à la vie. « Ceux qui sont  habités par cet Esprit de Dieu » nous dit la Parole «… sont fils de Dieu ». L’Esprit qu’on reçoit ne fait pas de nous des esclaves, ne fait pas qu’on est dominés, ne fait pas qu’on a peur et que si on l’accueille, c’est pour obtenir quelque chose qu’on voudrait à la fin des temps parce que si on ne le vit pas on va le perdre. Ça c’est un esprit qui n’est pas l’Esprit de Dieu. L’Esprit de Dieu c’est un amour, c’est reconnaître qu’on est aimés, c’est d’avoir la joie de répondre à cet amour et de voir tous les effets que cet amour a pour notre propre réalité, pour notre quotidien, nous donne une liberté et ne fait pas de nous des êtres timorés et qui essaient de contrôler l’univers pour les protéger d’un Dieu qui finalement n’aurait que des mauvaises intentions s’ils ne sont pas soumis à la manière qu’on pourrait penser. Le Seigneur ne nous appelle pas à une soumission, il nous appelle à l’obéissance. L’obéissance c’est une réponse, c’est une réponse à une reconnaissance.   Pour moi c’est bon de pouvoir vivre sa vie dans cette liberté. L’esprit du monde il est trompeur, il nous présente des satisfactions immédiates, il nous laisse entendre qu’on est très libres, et finalement on voit des masses de gens sombrer dans des dépressions parce que ce type de liberté ne conduit pas du tout à la joie de l’Alliance, à la joie de trouver ce que nos cœurs cherchent.

Dans l’Évangile, ils vont être sur la montagne où il leur a donné rendez-vous et on nous dit ceci : « Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. »  On voit que les doutes font partie de la communauté parce qu’on est avec Jésus, on est avec les disciples, ils se prosternent mais il y en a qui doutent qu’ils sont vraiment devant la présence de Dieu, l’incarnation en Jésus de ce Dieu d’amour. « Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles ». J’aime qu’il insiste sur le fait qu’il se fait proche et la Parole qu’il leur donne c’est une Parole de grande confiance. « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. » On n’est pas juste devant une force de la terre, on est aussi devant une force du ciel. « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples,  baptisez-les, plongez-les dans cet amour du Père, du Fils, et de l’Esprit; et apprenez-leur à garder tous les commandements. »  Ce n’est pas juste « dites-leur les commandements » c’est « apprenez-leur à garder tous les commandements ». Et la manière d’apprendre à quelqu’un de garder les commandements de Dieu, c’est de les tenir soi-même dans sa propre existence, dans sa propre vie. Je pense que ce qui se transmet n’est pas tant ce qui se dit que ce qui se vit. Nous sommes appelés à être des témoins non pas d’abord par les mots, par la bouche, on est appelé à être des témoins par notre chair, par notre être, par notre façon de vivre et d’exister. C’est l’exemple qui fait qu’on apprend aux autres à garder ces commandements de l’amour.

« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps.» C’est ce que j’expérimente parce qu’il me semble que si je ne vivais pas sa Présence, je m’absenterais souvent de toutes sortes d’appels qui m’apparaitraient me dépasser mais, en Lui, je sais que je peux répondre à cet amour que le monde attend. Alors, mes amis  je vous souhaite d’être passionnés pour cette humanité qui nous est confiée par Celui qui a tout pouvoir. Au moment où le soleil baisse, je vous salue et je vous invite à laisser son soleil à Lui éclairer votre vie.

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2 commentaires

  1. Lise dit :

    Je viens régulièrement lire et écouter vos messages!!!
    Votre site est très intéressant et instructif.
    J’approfondi ce que j’ai entendu à l’église, et
    je viens compléter ce que je n’avais pas saisi.
    Une petite bouchée par jour, nous fait grandir !!!
    Merci lise

    • Gino Fillion dit :

      Merci de prendre le temps de nous faire parvenir ce message d’encouragement. Je suis heureux que nos publications puissent vous rejoindre et vous donner le goût d’avancer dans la foi. Merci de prier pour le développement de cet oeuvre. Gino Fillion, responsable du site et de l’organisme Qéhélata.

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