Commentaire du 1er janvier 2013 / Pierre Desroches (123e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page. 

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : guitare sur la chanson « Le Roi des Cieux » de Laurence Jalbert, caméra, mixage et montage visuel.

« La tradition de la bénédiction / Dieu veut faire le bien à travers nous tout le long de l’année / Un Dieu qui se fait Pain de vie dans une mangeoire / Un Dieu qui épouse la chair / L’évangélisation qui commence par de simple lien comme pour les bergers. »

– Références bibliques : http://aelf.org/ 

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Évangile : Jésus, fils de Marie (Luc 2, 16-21)
Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

1ère lecture : Vœux de paix et de bonheur (Nombres 6, 22-27)
Le Seigneur dit à Moïse : « Voici comment Aaron et ses descendants béniront les fils d’Israël : ‘Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !’ C’est ainsi que mon nom sera prononcé sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »

Psaume 66, 2-3. 5.7-8

R/ Que Dieu nous prenne en grâce et qu’il nous bénisse !

Que ton visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
sur la terre, tu conduis les nations.

La terre a donné son fruit ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Et que la terre tout entière l’adore ! 

2ème lecture : Le Fils de Dieu, né d’une femme (Galates 4, 4-7)
Frères, lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme, il a été sous la domination de la loi de Moïse pour racheter ceux qui étaient sous la domination de la Loi et pour faire de nous des fils. Et voici la preuve que vous êtes des fils : envoyé par Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos cœurs, et il crie vers le Père en l’appelant « Abba ! ». Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et comme fils, tu es héritier par la grâce de Dieu.

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Commentaire du 1er janvier 2013 (125eSainte Marie, Mère de Dieu – Octave de la Nativité (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Tous les jours sont les Jours Saints – Sainte Marie, Mère de Dieu (La nouvelle année 2013)

L’abbé Pierre Desroches

Alors mes amis, ce n’est pas parce que je vous ai fait bon à Noël que j’ai à vous faire faux bon en ce début d’année, alors j’aimerais cela vous souhaiter une très bonne année et de vivre dans cette année, les rencontres et les signes de la présence de l’amour de Dieu dans  votre vie, dans votre histoire et d’être capables de le révéler aux autres. En soi, le premier de l’An, ce n’est pas une fête religieuse mais c’est toujours comme chaque jour, un Jour Saint. Et pour le sanctifier, le Seigneur, dans les textes où la Parole nous est donnée aujourd’hui, va nous parler de bénédiction. Et on nous dit comment les fils d’Aaron vont avoir à recevoir la bénédiction ; tradition qui est passé beaucoup dans nos familles canadiennes françaises ou québécoises, comme on le préfère, mais je sais que chez nous c’était une journée importante où on s’arrêtait et où on demandait à notre père de nous faire sa bénédiction, ce qui l’impressionnait beaucoup. Je me souviens on le lui demandait encore vers la fin de ses jours où il était hospitalisé, et il était toujours très touché et très ému même si ce n’était pas nécessairement ce qui était très facile ou de nature pour lui, jamais il ne nous l’a refusée et avec beaucoup d’humilité il nous l’a donnée tout au long de sa vie, ce qui pour moi est toujours un beau souvenir. Je me souviens, comme enfant, on se battait un peu pour savoir lequel irait le lui demander parce qu’on était tous un peu timide et on ne savait pas trop comment vivre ce moment-là, mais en même temps c’est un moment qui nous dépassait et dans lequel on sentait qu’il y avait quelque chose d’excessivement précieux. Alors je souhaite que vous  puissiez recevoir le signe de la bénédiction aujourd’hui et qu’en cette nouvelle année que vous sachiez que Dieu veut dire du bien de vous tout au long de l’année, et veut faire aussi le bien avec vous et à travers vous, tout au long de cette année qui vient.

Dans la liturgie, on va s’arrêter davantage à la figure de Marie et on va nous dire que « le Fils de Dieu qui est né d’une femme, lorsque les temps furent accomplis a été envoyé. » C’est important qu’il soit né d’une femme pour nous dire que ce Fils qui vient, tout Dieu qu’il est, va épouser notre humanité et que c’est notre humanité même qui va devenir présence de bénédictions puisqu’en épousant notre humanité il adhère à chacun de nous. Il est dans notre corps, dans notre chair, il est dans notre esprit, dans notre souffle, il est aussi dans notre parole. L’Évangile nous dit ceci : « Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. » Vous savez que la mangeoire c’était le lieu où les animaux allaient se nourrir et que le signe qui nous est donné d’un enfant qui est dans une mangeoire, c’est déjà un signe eucharistique, c’est déjà le signe que la vocation de cet enfant va être d’être un Pain de vie. D’ailleurs, il naît à Bethléem qui veut dire « Maison du Pain ». Il y a tous les signes très discrets qui, à travers ce texte théologique va nous orienter vers l’être profond de Jésus Christ, le mystère même de Dieu, un Dieu qui se fait PAIN. On ne trouve pas ça dans beaucoup de religions, on le trouve dans la nôtre, et on dit que cette grande religion qui nous enseigne un Dieu incarné n’est pas du tout une religion qui a peur de la chair, mais une religion qui l’épouse et qui reconnaît dans la chair de l’être humain, tout le désir et la volonté de Dieu de s’incarner, de faire un avec nous. Dieu n’est plus à l’extérieur mais il est au plus profond de nous-même, au plus intime de nous-même.

Et dans l’évangile, on continue en disant : « Après avoir vu ce signe, les bergers se mirent à raconter tout ce qu’ils avaient entendu au sujet de l’enfant. » Ici à la paroisse, chaque dimanche on a des jeunes, des enfants qui viennent pour le service de l’autel. Il y a quelques années il y en avait un peu moins mais avec l’arrivée de mes jeunes collègues, mes vicaires qui sont de trente ans plus jeunes que moi, ils ont fait signe à des jeunes qui ont fait signe à d’autres et je les vois autour de l’autel. Je sais qu’on leur a raconté toutes sortes de choses au niveau de Jésus, certains en connaissait très peu mais mes vicaires s’appliquent bien à leur faire découvrir au fur et à mesure un peu du mystère de Dieu. Et c’est pour moi très touchant parfois de remarquer comment des comportements, comment des attitudes surgissent tout à coup dans ces jeunes personnes qu’ils n’avaient pas avant de faire la rencontre de Celui qui les habite. Et je dirais que c’est très émouvant de voir l’action de Dieu aider ces jeunes de faire une nouvelle expérience de voir de qui ils sont, de qui ils sont appelés à devenir. Le service qu’ils font auprès de l’autel, je dirais pour moi, est une grande joie parce qu’il se fait dans la gratuité. On a besoin d’apprendre la gratuité parce que nous sommes des êtres gratuits. L’amour est gratuit, sans gratuité c’est comme si on était inapte à reconnaître et à pouvoir accueillir ce qui est de plus essentiel dans notre vie, ce pourquoi on est ici.

Dans ces gestes tout simples on peut découvrir que l’évangélisation ne se fait pas d’abord avec des moyens extraordinaires mais avec des moyens des plus ordinaires qui commencent par de simples liens, des alliances de connaissances, des alliances de mutualités et je pense que les bergers vont découvrir dans la simplicité de la crèche, la simplicité de ce Dieu qu’ils sont appelés à servir. Alors tout au long de l’année qui commence, on va demander au Seigneur qu’on ait beaucoup de moments de gratuité parce que ce sont souvent ces moments-là qui vont être source de joie. L’Eucharistie qui nous est proposée chaque jour qui nous apprend à rendre grâce, qui nous apprend à dire merci, c’est un autre moyen d’entrer dans ce qui est gratuit parce que ne pas savoir dire merci, ne pas reconnaître la grandeur de ce qui nous est offert, de ce qui nous est donné, c’est de tout vivre comme un dû. Et croire que tout nous est dû, c’est entrer dans une réalité qui est triste, une réalité qui n’est pas à la mesure du réel et une réalité qui ne mène qu’à l’échec, qu’à la rupture, qu’à la coupure. Je vous souhaite cette année d’avoir la joie des rencontres chaleureuses, des rencontres joyeuses, des rencontres gratuites qui vous reconnaissent dans ce que vous êtes et qui vous appellent à établir une mutualité pour que votre année au complet soit une bénédiction. Et moi en ce début d’année, pour tous ceux qui n’auront pas la chance de rencontrer quelqu’un qui pourra le faire, je vous bénis au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Bonne Année !

Évangile : Luc 2, 16-21

1ère lecture : Nombres 6, 22-27

Psaume 66, 2-3.5.7-8

2e lecture : Galates 4, 4-7

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