Commentaire du 18 novembre 2012 / Pierre Desroches (117e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

 – Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition et interprète de la musique, caméra, mixage et montage visuel.

« Notre imagination sur le messianisme / Le tiers des étoiles tombés : les prêtres après le Concile / Un temps où l’on est proche d’une venue / Le Christ qui amène à la perfection / La messe : un acte d’action de grâce pour le pardon et la miséricorde. »

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Évangile : La venue du Fils de l’homme (Marc 13, 24-32)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces temps-là, après une terrible détresse, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel. Que la comparaison du figuier vous instruise : Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. » 

1ère lecture : La résurrection des morts (Daniel 12, 1-3)
Moi, Daniel, j’ai entendu cette parole de la part du Seigneur : « En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui veille sur ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent. Mais en ce temps-là viendra le salut de ton peuple, de tous ceux dont le nom se trouvera dans le livre de Dieu. Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront : les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. Les sages brilleront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles. » 

Psaume 15, 5.8-11

R/ Garde-moi, Seigneur mon Dieu, toi, mon seul espoir !

Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

Mon Dieu, j’ai fait de toi mon refuge.
Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices ! 

2ème lecture : Le sacrifice unique (Hébreux 10, 11-14.18)
Dans l’ancienne Alliance, les prêtres étaient debout dans le Temple pour célébrer une liturgie quotidienne, et pour offrir à plusieurs reprises les mêmes sacrifices, qui n’ont jamais pu enlever les péchés. Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds. Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté. Quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour les péchés.

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Commentaire du 18 novembre 2012 (118^e) – 33^e semaine du Temps Ordinaire (année B)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Un messie de lumière précédé par des ténèbres

L’abbé Pierre Desroches

Bonjour mes amis ! Cette semaine Jésus va nous parler de sa venue. Je ne sais pas, quand vous imaginez la venue de Jésus c’est quoi que vous imaginez ? Mais la Parole va nous faire une description qui peut nous étonner. Les Juifs avaient beaucoup imaginé ce à quoi ressemblerait le temps messianique et nous aussi peut-être qu’on pourrait avoir ces imaginations, et comme on arrive vers la fin de l’année liturgique on s’aperçoit aussi qu’on arrive avec des textes qui nous parlent de la fin des temps qui n’est pas la fin du monde.  « En ces temps-là, dit Jésus,  après une terrible détresse, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. » C’est étonnant  de voir que le Messie de lumière est précédé par des formes de ténèbres. C’est comme si les choses étaient plus claires, ni dans le ciel, ni sur la terre. « …les étoiles tomberont du ciel. », moi quand je lis cela, je vis ce que nous vivons présentement, on a eu longtemps des étoiles dans le ciel  qui étaient tous nos consacrés, qui étaient les prêtres, toute cette réalité-là, et on a tous vu s’effondrer cette dimension dans les derniers temps. « …et les puissances célestes seront ébranlées. » Il me semble qu’on est vraiment dans une période qui est très proche de ce qu’essaie de nous exprimer la Parole d’aujourd’hui.

« Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. » Peut-être que ce qu’on a pris pour de la puissance et de la gloire du triomphe de l’Église n’était qu’une puissance et une gloire humaine. Le Seigneur va  «  envoyer ses  anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel. » On est dans une très belle région de Montréal pour voir cette image-là parce qu’ici, c’est un quartier très multi ethnique. Et on peut voir aussi que dans notre belle province, depuis des décennies et des décennies, on voit arriver de tous les coins du monde des élus, des personnes qui ont une expérience de Dieu et de Jésus Christ et qui viennent enrichir notre cité de ce qu’ils sont, pas de ce qu’ils savent mais de ce qu’ils sont. J’ai dans des communautés qu’on appelle des communautés  du Chemin néo-catéchuménat avec lesquelles je chemine depuis plusieurs années, j’ai de ces personnes qui sont relativement jeunes parce que j’ai des communautés dont la  moyenne d’âge n’est pas de trente ans. Certaines sont un peu plus âgées, mais j’ai des communautés très jeunes, puis on voit que déjà ces gens ont une expérience de Dieu, ont une expérience de Jésus Christ, elles ont une manière de décider de leur vie qui n’est pas coupée de cette source qui est en eux.

Et là, le texte va nous parler d’une image du figuier. « Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. » Notre monde n’est pas en train de se détruire, il est en train de se transformer et on est très proche d’une venue. C’est un texte d’une grande espérance et si on ne sait pas le lire on peut se mettre à entrer dans la peur, dans le tremblement alors que ce texte-là veut nous ouvrir à un monde nouveau qui vient. « Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. » Moi, j’ai le goût de rendre grâce au Seigneur pour dire : « C’est merveilleux que je vais voir cela arriver, et que ma génération n’aura pas été qu’un lieu de déchéance ou de disparition, mais vraiment un temps d’annonce pour une belle réalité qui se prépare parce qu’elle nous vient du cœur de Dieu. « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »  Et la Parole principale dans laquelle on peut adhérer, c’est Jésus Christ. C’est lui la Parole et lui ne passera pas parce que sa victoire sur la mort elle est éternelle.

« Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. » Et je pense que dans le Nouveau Testament on a de très beaux échos à cette annonce qui nous est faite. Je vais vous donner celle que j’ai trouvé  la plus émouvante dans le texte aux Hébreux qui dit ceci : « Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds. » Jésus est en attente que ce qui nous domine et nous détruits soit dominés, et que cette domination-là va arriver sous ses pieds à Lui. « Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté. » Alors mes amis, cette sainteté ce n’est pas une réalité qu’on acquiert par nous-même, par nos propres forces, c’est un don qu’on reçoit de Lui, qu’on reçoit de son Être et qu’on reçoit quand on ouvre nos cœurs à qui il est. «  Quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour les péchés. » Le sacrifice que nous sommes appelés à vivre chaque semaine dans l’Eucharistie, ce n’est pas d’abord un acte sacrificiel pour le péché, mais c’est un acte d’action de grâce pour le pardon et la miséricorde. Nous ne sommes plus sous le règne de la loi, mais nous sommes sous le règne de la grâce et je vous souhaite de la vivre chaque jour et de vous réjouir d’avoir été appelés à une telle grandeur qui ne pouvait venir que du cœur de Dieu. Alors mes amis, une très bonne semaine et bientôt on se retrouvera dans l’Avent.