Commentaire du 22 janvier 2012 / Pierre Desroches (73e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page. 

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.
– Gino Fillion : caméra, montage et guitare.

« L’arrestation de Jean le Baptiste n’arrêtera rien de la progression du ministère de Jésus / On peut arrêter les témoins mais on ne peut pas arrêter la Bonne Nouvelle / À Ninive, les gens étaient centrés sur les biens matériels / Dans le cœur de Dieu, il n’y que de l’amour pour les hommes. »

– Références pour les textes bibliques (AELF) :  http://aelf.org/?date_my=22/01/2012

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Évangile : Jésus invite les hommes à la conversion, et appelle ses premiers Apôtres (Marc 1, 14-20)
Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » Passant au bord du lac de Galilée, il vit Simon et son frère André en train de jeter leurs filets : c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent. Un peu plus loin, Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient aussi dans leur barque et préparaient leurs filets. Jésus les appela aussitôt. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent derrière lui.

1ère lecture : À l’appel du prophète, les païens se convertissent (Jonas 3, 1-5.10)
La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. » Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, prirent des vêtements de deuil. En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés. 

Psaume 24, 4-9

R/ Fais-nous connaître tes chemins, Seigneur !

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, ne m’oublie pas.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin. 

2ème lecture : Le monde passe : vivons ce temps pour le Seigneur (1 Corinthiens 7, 29-31)
Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui sont heureux, comme s’ils n’étaient pas heureux, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui tirent profit de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas. Car ce monde tel que nous le voyons est en train de passer.

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Commentaire du 22 janvier 2012 (73è) – 3e dimanche du Temps Ordinaire (année B)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Sans une véritable conversion, notre nature va droit à la révolte

L’abbé Pierre Desroches

Alors aujourd’hui, mes amis, c’est la conversion, un temps de conversion. On va retrouver ce thème dans les deux principales lectures; donc, la première lecture qui fait toujours écho à l’évangile. Dans l’évangile Jean-Baptiste vient d’être arrêté et on va s’apercevoir que l’arrêt de Jean-Baptiste n’arrêtera rien de la progression de l’événement que Jésus qui est bien incarné au milieu de nous. Après  l’arrestation de Jean-Baptiste, plutôt qu’avoir peur, on nous dit que Jésus part pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle. On peut arrêter les témoins, mais on ne peut arrêter la Bonne Nouvelle. Il disait : « Les temps  sont accomplie. Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à cette Bonne Nouvelle.» Et il va faire l’appel de ses premiers disciples. Alors on voit que le disciple Jean-Baptiste, qui est vraiment comme une charnière entre l’Ancien et le Nouveau Testament, va faire apparaître les disciples du Nouveau Testament qui vont être les Apôtres. Et ils vont être appelés à un temps où il n’y a pas grande sécurité pour ceux qui acceptent d’annoncer cette Bonne Nouvelle car ils viennent déranger les pouvoirs en place, ils viennent déranger les autorités qui ne veulent pas être en second et qui ne veulent perdre aucune de leurs attributions ou de leurs pouvoirs. Et elle va se mettre à circuler cette Bonne Nouvelle parce que  Jésus va initier ses disciples à être capables peu à peu de devenir ceux qui vont faire cette interpellation quand lui à son tour sera arrêté, juste avant qu’eux-mêmes vivent cette même expérience dans les décennies qui vont suivre.

Or la première lecture nous parle de quelqu’un qui a fait une invitation à la conversion dans une très grande ville qui était la ville de Ninive, une ville de grande culture, une ville où il y avait des mouvements de toutes sortes, où il y avait beaucoup de commerces. Les gens étaient très centrés sur les biens matériels. Et Dieu envoie notre ami Jonas dans cette ville. Vous connaissez le fameux récit de Jonas, et Jonas qui ne veut pas aller faire cet appel et qui va prendre une direction opposée et qui va se retrouver dans le ventre de la baleine. Et il va se mettre après cela à faire cette annonce. Et on dit que la ville va se convertir et va se tourner vers Dieu.

Lorsqu’on est tourné beaucoup vers le matériel – dans les textes bibliques on nous parle d’une colère de Dieu – on pourrait saisir un peu ce que veulent nous exprimer ces paroles. Lorsqu’on élève nos enfants, lorsqu’on accompagne nos enfants, si on est plus tourné vers nous que vers eux, un jour ou l’autre, les enfants dans leur colère vont nous signifier cette blessure de ne pas avoir été au cœur de la relation. C’est un peu ça la colère. La colère, ce n’est pas une colère qui part du cœur de Dieu parce que dans le cœur de Dieu il n’y a pas de colère, dans le cœur de Dieu il y a un amour, dans le cœur de Dieu il y a un désir infini de trouver tous les moyens pour que les hommes puissent être bénis de cet amour. Or, nous quand on n’est pas tourné vers ce cœur, ce cœur d’amour, mais qu’on essaie de trouver notre réalisation dans des voies qui sont, comme on pourrait dire, sans issue, c’est notre nature qui, un moment donné, va être en révolte, va se détruire. On dit que pour la ville de Ninive, Dieu va renoncer au châtiment qu’Il avait prévu pour elle parce qu’elle s’est convertie. Je crois que dans cette expérience de conversion, c’est beaucoup de découvrir en vérité qui nous sommes et à quoi on peut s’expérimenter et se découvrir. Dans le mystère de Jésus, on va découvrir que le cœur d’amour de Dieu a un don extraordinaire pour chacun de nous, c’est la miséricorde, cette capacité, non pas de nous juger dans nos misères et d’habiter nos misères pour nous faire découvrir que ce n’est pas là qu’il nous attend mais il nous attend dans cet amour qu’il veut partager et il est même prêt à renoncer à tout châtiment pour qu’on puisse avoir la joie de recevoir même au cœur de ces misères, la gratuité du don qu’il veut pour chacun de nous.

Que cette semaine en soit une de conversion pour chacune et chacun de nous, et que, tournés vers le Seigneur, on puisse prendre des chemins qui nous permettent d’entrer davantage dans ces relations pour qu’on devienne à l’image de la Trinité, une relation Père-Fils-Esprit.

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