Commentaire du 16 juin 2013 / Pierre Desroches (136e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition et interprète de la musique, caméra, mixage et montage visuel.

« La tentative de David de couvrir son péché / L’importance de reconnaître son péché est le point de départ / Dieu ne nous rejette pas parce que nous avons péché / Le perfectionnisme du Pharisien / Jésus qui reprend les thèmes de la Loi  et des rites des juifs pour confondre le Pharisien. »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : La pécheresse pardonnée à cause de son grand amour (Luc 7, 36-50; 8, 1-3)
Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. — Parle, Maître. » Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble. – Tu as raison », lui dit Jésus. Il se tourna vers la femme, en disant à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m’a versé un parfum précieux sur les pieds. Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Puis il s’adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » Ensuite Jésus passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qu’il avait délivrées d’esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Chouza, l’intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les aidaient de leurs ressources. 

1ère lecture : David reconnaît sa faute et Dieu lui pardonne (2 Samuel 12, 7-10.13)
Après le péché de David, le prophète Nathan vint le trouver et lui dit : « Ainsi parle le Seigneur Dieu d’Israël: Je t’ai sacré roi d’Israël, je t’ai sauvé de la main de Saül, puis je t’ai donné la maison de ton maître, je t’ai donné les épouses du roi ; je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda et, si ce n’est pas encore assez, j’y ajouterai tout ce que tu voudras. Pourquoi donc as-tu méprisé le Seigneur en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé par l’épée Ourias le Hittite ; sa femme, tu l’as prise pour femme ; lui, tu l’as fait périr par l’épée des fils d’Ammon. Désormais, l’épée ne cessera plus de frapper ta maison, pour te punir, parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Ourias le Hittite pour qu’elle devienne ta femme. David dit à Nathan : « J’ai péché contre le Seigneur ! » Nathan lui répondit : « Le Seigneur a pardonné ton péché, tu ne mourras pas. »

Psaume 31, 1-2.5.7.10-11

R/ Pardonne-moi, mon Dieu, relève-moi !

Heureux l’homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense,
dont l’esprit est sans fraude !

Je t’ai fait connaître ma faute,
je n’ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »

Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.
Tu es un refuge pour moi,
mon abri dans la détresse,
de chants de délivrance tu m’as entouré.

L’amour du Seigneur entourera
ceux qui comptent sur lui.
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !

2ème lecture : C’est par la foi au Christ que nous sommes sauvés (Galates 2, 16.19-21)
Frères, nous le savons bien, ce n’est pas en observant la Loi que l’homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ ; c’est pourquoi nous avons cru en Jésus Christ pour devenir des justes par la foi au Christ, mais non par la pratique de la loi de Moïse, car personne ne devient juste en pratiquant la Loi. Grâce à la Loi (qui a fait mourir le Christ) j’ai cessé de vivre pour la Loi afin de vivre pour Dieu. Avec le Christ, je suis fixé à la croix : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi. Il n’est pas question pour moi de rejeter la grâce de Dieu. En effet, si c’était par la Loi qu’on devient juste, alors le Christ serait mort pour rien.

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Commentaire du 16 juin 2013 (149e) – 11e dimanche du Temps ordinaire (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q. 

Le pardon pour le péché de David et celui de la pécheresse parce qu’il est avoué 

L’abbé Pierre Desroches 

Alors bonjour ! Toujours bienvenus dans les jardins de l’Oratoire. On a choisi cette station, de fait, la dernière parce que l’Évangile d’aujourd’hui va nous annoncer l’ensevelissement de Jésus. Mais nous allons débuter par une première Parole qui nous est proposée ce qui fait que Jésus va accueillir sa mort, c’est parce que nous, nous accueillons la mort et cette mort que nous accueillons, elle nous vient du péché, et le péché vient nous détruire. 

Le premier texte, c’est de ça qu’il va nous parler avec notre ami David. C’est après son péché, le péché grave que David a commis et qu’il a fait revenir son ami le Hittite Ourias du front de la guerre pour le mettre, pour le recevoir et l’envoyer coucher chez lui parce qu’il a séduit son épouse et il veut cet épouse maintenant pour lui. Mais Ourias qui a un grand sens de Dieu et un grand sens de ses hommes va refuser d’aller coucher chez lui en disant à David : « je ne peux pas faire ça pendant que les autres sont au combat ». Et David va le faire placer en première ligne à son retour et va donner ordre qu’il soit sur la ligne de front pour qu’il soit tué et couvrir son péché. Mais la vérité c’est qu’on ne peut pas couvrir son péché. Le seul qui peut couvrir notre péché c’est Dieu lui-même. Mais avant de le couvrir, il va venir le nommer, il va bien nous le faire reconnaître, non pas parce qu’il veut nous humilier, mais d’abord parce qu’il veut faire de nous des hommes, des femmes nouvelles et cela ne peut advenir que dans la vérité. 

Et il va envoyer Nathan pour lui dire ceci : « je t’ai sauvé de la main de Saül, puis je t’ai donné la maison de ton maître, je t’ai donné les épouses du roi ; je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda et, si ce n’est pas encore assez, j’y ajouterai tout ce que tu voudras,  mais ce que tu as fait est mal et je ne peux pas le taire, je ne peux pas le sanctionner ».  Et il va avoir une très belle réponse de David qui va tout simplement dire : « J’ai péché contre le Seigneur ! » La meilleure façon d’être libéré de son péché, c’est d’abord de le reconnaître parce que si on s’entête dans notre façon d’être, dans notre façon mortelle de vivre, on ne pourra jamais trouver les chemins de la vie. Et Nathan va lui répondre : « Le Seigneur a pardonné ton péché, tu ne mourras pas. » Mais je ne vous dis pas la suite. Si vous êtes curieux, allez voir parce que « Dieu ne nous rejette pas parce que nous avons péché. » Dieu n’enlève pas la royauté à David mais Dieu va le conduire à devenir un roi selon son cœur et son cœur à lui va être capable d’accueillir cet être fragile pour lui donner une sagesse qui va faire de lui un témoin, un témoin d’où va jaillir un jour Jésus, c’est la descendance, et Jésus est de cette descendance. 

Dans la deuxième lecture : « Ce n’est pas en observant la Loi que l’homme devient juste devant Dieu ». La réalité chrétienne qui nous est révélée c’est que  notre péché, lui peut nous condamner mais la grâce de Jésus Christ elle, va nous sauver. Ce n’est pas parce qu’on passe à côté de la Loi que l’on passe à côté de la Règle ou qu’on est dedans qu’on reçoit le salut. Ce qui fait que nous sommes sauvés, c’est qu’on reçoit l’Esprit qui est le souffle, qui fait qu’on se tient debout dans le Christ d’une certaine façon, qu’on a une humanité qui a une stature, non pas une stature de règle, mais une stature de vie, une stature de souffle qui est celle nous vient de Jésus de Nazareth qui a fait tout ce chemin et qui nous a montré que dans la fragilité de notre chair Dieu avait mis tous les dons et les forces de son Esprit. 

L’Évangile : « Jésus est invité à manger chez un pharisien. » Un pharisien, c’est un homme qui est un perfectionniste, il veut observer avec minutie le moindre détail de la Loi. Il veut se rendre et se faire parfait par son comportement et son attitude. Alors Jésus va aller chez Lui prendre place à sa table et pendant qu’il mange, survint une pécheresse, une femme de la ville que tout le monde connaît. Comme elle sait que Jésus mange chez le pharisien, elle se rend là et elle a un vase rempli d’un parfum précieux et tout en pleurs, elle se tient derrière Lui à ses pieds, elle mouille le pied de Jésus de ses larmes. Et le pharisien qui voit cela est scandalisé parce qu’elle est en train de lui démontrer ou de faire la preuve pour lui que Jésus n’est pas de Dieu puisqu’il se laisse toucher par une impure, puisqu’il se laisse approcher par elle, qu’il lui accorde le droit de lui donner des soins. Jésus le sait dans son cœur ce qu’il pense et il dit ceci à Simon : «  j’ai quelque chose à te dire. » Simon dit : « Parle, Maître. » Il va reprendre la Loi, il va reprendre les thèmes mêmes de la Loi. Il va dire : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre lui en devait beaucoup. » Et à la fin de la parabole, il va faire remettre aux gens des sommes qui sont dues, puis il va demander à notre ami Simon : « Lequel des deux va être davantage reconnaissant ? » Simon répondit : « C’est celui qui il a reçu le plus. » C’est intéressant et Jésus lui dit : Regarde Simon, « Je suis entré chez toi, et tu ne m’as même pas lavé les mains comme le prescrivait la Loi. » Il lui dit tousles rites qu’il aurait dû faire pour lui faire un bon accueil pour le reconnaître dans sa dignité de Fils d’Israël, de Fils d’Abraham. Il dit : «  elle m’a lavé les pieds de ses larmes et elle m’a essuyé avec sa chevelure. » Il lui montre tous les rites d’accueil et de reconnaissance qu’elle lui a faits.  « C’est à cause de ses nombreux péchés qu’elle va être dans l’action de grâce. 

Le Christ est toujours en train de nous libérer de la Loi, de nous affranchir des comportements qui essaient de se conformer. Dieu n’a pas fait de nous des copies conformes, il a fait de nous des êtres uniques qui ne peuvent pas se sauver par eux-mêmes parce que toute la redevance que l’on a par rapport à l’amour qu’on a reçu, on n’a vraiment pas ce qu’il faut pour le rendre. La seule réalité ou la seule dimension profonde qu’on peut développer c’est celle de l’accueil, de la miséricorde qui nous donne toujours davantage comme dans la première lecture on l’a entendu : « Tu n’en n’as pas eu assez, en veux-tu plus, tu n’as qu’à le demander. » La miséricorde de Dieu est infinie et c’est cette miséricorde reçue et accueillie qui est notre salut et elle s’appelle Jésus Christ. Je vous souhaite de l’accueillir et de la reconnaître dans vos vies.

Évangile : Luc 7, 36-50; 8, 1-3

1ère lecture : 2 Samuel 12, 7-10.13

Psaume 31, 1-2.5.7.10-11

2e lecture : Galates 2, 16.19-21

 

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