Commentaire du 28 avril 2013 / Christian Beaulieu (4e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition et guitare, caméra, mixage et montage visuel.

« La foi au Ressuscité nous apprend à voir dans le noir / Exercer notre regard à voir le trésor enfoui dans les personnes / Le messie qui peut être un des nôtres… »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : Le commandement nouveau (Jean 13, 31-35)
Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps, et vous me chercherez. J’ai dit aux Juifs : Là où je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller. Je vous le dis maintenant à vous aussi. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »

1ère lecture : Voyages missionnaires (Actes 14, 21-27)
Dans cette ville (Derbé), ils annoncèrent la Bonne Nouvelle et firent de nombreux disciples. Puis ils revinrent à Lystres, à Iconium et à Antioche de Pisidie. Ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. » Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. Ils traversèrent la Pisidie et se rendirent en Pamphylie. Après avoir annoncé la Parole aux gens de Pergé, ils descendirent vers Attalia, et prirent le bateau jusqu’à Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’oeuvre qu’ils venaient maintenant d’accomplir. A leur arrivée, ayant réuni les membres de l’Église, ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations païennes la porte de la foi. 

Psaume 144, 8-13

R/ Béni sois-tu à jamais, Seigneur, Dieu de l’univers !

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.

Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

Ils annonceront aux hommes tes exploits,
la gloire et l’éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges. 

2ème lecture : Apocalypse 21, 1-5a
Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer. Et j’ai vu descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux. Et j’ai entendu la voix puissante qui venait du Trône divin ;elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes; il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n’existera plus; et il n’y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse; car la première création aura disparu. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. Écris ces paroles : elles sont dignes de foi et véridiques. »

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Commentaire du 28 avril 2013 (142e) – 5e dimanche de Pâques (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Comment traduire le commandement nouveau pour notre temps ?

L’abbé Christian Beaulieu, i.s.p.x.

On est dans ce temps de Pâques. Aujourd’hui, c’est l’Amour ressuscité. Notre évangile aujourd’hui nous dit : « Aimez-vous, répandez l’amour, soyez des êtres ressuscités. » On nous a tellement reproché souvent, les chrétiens, de ne pas avoir des airs de ressuscités. Si vous voulez que je crois en votre Dieu, disait un philosophe, chantez-moi des chants plus beaux, ayez des visages plus rayonnants. Je vous donne une belle pensée que je trouve très forte : « Dieu voit clair mais c’est l’homme qui avance dans le brouillard ». On avance dans le brouillard, il faut apprendre par la Résurrection à voir dans le noir, à voir dans l’obscurité.

Il y a eu un grand savant, un grand génie il y a quelques années. Je dis quelques années, c’est quand même il y a quelque temps, au dix-septième siècle, et qui a découvert la planète Uranus. Et les gens autour ont dit : « c’est un effet du hasard, il est tombé dessus tout à fait par hasard ». Et le savant a su répondre : « Écoutez, voici des années que j’exerce mon œil à voir au loin, à voir dans le noir, à voir dans l’obscurité à percer les mystères. Et à force d’exercer mon regard, j’ai pu voir ce que les autres n’arrivaient pas à voir : la planète. Comme il faut exercer notre regard, à voir le beau, à voir ce qu’il y a de bon, à voir le mystère dans les personnes, à voir le trésor enfoui dans les personnes. Il faut, avec la grâce, ressusciter le trésor endormi, réveiller ce qui semble sommeiller chez les gens, un amour.

Je vous donne un exemple. Vous vous souvenez de cette femme dans l’évangile, c’est en saint Luc au chapitre 15, elle a une collection, un trésor, dix belles pièces d’argent, dix belles pièces d’or, un trésor inimaginable. Un jour elle perd une pièce de sa collection, elle perd un de ses grands trésors. Je ne sais pas si c’est son mari qu’elle ne voyait plus comme avant, je ne sais pas si c’est un enfant qui l’avait déçue, je ne sais pas si c’est son physique qui était visité par une maladie, mais elle avait perdu une pièce de sa collection. Vous savez comment elle a fait pour la retrouver ? Jésus dit qu’elle a allumé une lumière au plafond de sa chambre, qu’elle a passé le balai et qu’elle a retrouvé sa pièce perdue. De l’or, de l’argent, ça ne brille que lorsqu’il y a de la lumière. Et souvent si les gens nous paraissent aussi décevants, aussi ennuyants, est-ce que mon regard est de lumière ? Et si mon regard était de lumière peut-être que ça ferait briller l’or, peut-être que ça réveillerait ce qui dort, peut-être que ça ressusciterait ce qui semble mort. On a vraiment à se laisser changer le regard. C’est ça l’amour ressuscité, l’amour qui ressuscite les gens et qui les voient sous un autre regard, sous un autre jour. Ce qui est très très beau dans ce message, cette pensée de Timothy Radcliffe : « Un des cadeaux que les saints nous font, c’est de regarder attentivement et de décrypter, de décoder le visage des gens, de voir dans les personnes vulnérables, tombées en chemin, de voir les motivations secrètes qui les habitent, de voir leur beauté enfouie.

Il y avait une communauté, un jour, qu’on raconte, la communauté était en train de s’éteindre, la communauté était formée de personnes âgées et la résurrection ne se faisait pas sentir et on ne voyait pas tellement d’avenir pour la communauté. Alors le Père abbé va voir un rabbin juif et lui dit : « Écoute, ils sont en train de s’éteindre, ils vont mourir de leur belle mort, ça ne vit plus, ça risque de s’éteindre, qu’est-ce qu’on pourrait bien faire ? Et le rabbin juif lui dit : « Vous croyez que le Seigneur est ressuscité, tout à coup que le messie soit un des vôtres dans la communauté. Demandez à chacun de vos frères de voir chacun dans la communauté comme le messie, vraiment le messie et peut-être qu’il se passera quelque chose dans votre communauté. Alors le Père abbé arrive dans la communauté et leur dit : « Il semblerait que le messie soit l’un des nôtres, un de notre communauté. » Et là les gens se regardaient : « ce n’est pas frère John certain, il a un tempérament impossible, non… ce n’est pas le frère Albert, sa façon de faire la cuisine, ce n’est pas édifiant tellement. Et parmi tous les membres de leur communauté il n’y en avait pas un qui était capable de voir le messie. Alors il dit : « On s’est fait dire que le messie était l’un des nôtres. Et là, ils se sont mis à changer de regard, de regarder d’une façon différente. Le frère cuisinier s’est mis à voir chacun avec un autre regard en se disant : « Tout à coup que je servirais le messie, tout à coup que je ferais le repas au messie. » Il les touchait, les regardait émerveillé, c’était beau ! Et là, le frère qui faisait les cheveux, au lieu de leur tondre cela dans l’espace de trois minutes, il s’est mis à leur refaire une beauté, leur relever un petit peu le visage, leur faire des belles coiffures parce qu’ils se disaient : « si c’était le messie à qui je ferais les cheveux. » Chacun s’y est mis.

Ça été magique,  un vrai miracle dans la communauté. La communauté, s’est mise à revivre, l’amour était ressuscité dans ces personnes des fois éteintes et on dit qu’il y a eu un rayonnement et que dix ans après, la communauté s’était refaite une beauté, des jeunes revenaient et la communauté a été vraiment florissante. Est-ce que je sais que le messie est un des miens ? Est-ce que j’y crois les dames, les épouses, même votre époux pourrait être votre messie ? L’amour ressuscité c’est un amour qui s’émerveille, un amour qui est capable d’accueillir les gens comme si c’était la première fois que je les rencontrais, avoir des yeux admiratifs pour les gens, contemplatifs, et accueillir cette vie-là qui est dans les gens. Mère Térésa a une très belle réflexion à ce sujet-là pour  le temps de résurrection.

La vie c’est une chance, saisis-la !

La vie c’est une beauté, admire-la donc !

La vie c’est une béatitude, savoure-la !

La vie c’est un rêve, fais-en une réalité !

La vie, elle est précieuse, prends-en donc soin !

La vie c’est un mystère, perce-le, rentre dans le mystère !

La vie c’est un hymne, chante-le !

La vie c’est un combat, accepte-le !

La vie c’est une aventure, ose-la donc !

La vie c’est un bonheur, mérite-le !

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Évangile : Jean 13, 31-35

1ère lecture : Actes 14, 21-27

Psaume 144, 8-13

2e lecture : Apocalypse 21, 1-5

 

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