Commentaire du 1er septembre 2013 / Pierre Desroches (142e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition et interprète à la guitare, caméra, mixage et montage visuel.

« L’humilité : renoncer à ses exigences / Accomplir les choses dans la recherche de Dieu / La grandeur dans l’abaissement et le service / L’orgueil qui coupe des autres et de Dieu / Il n’y a rien de plus incarné que la spiritualité / Un Dieu capable de prendre la dernière place / Chercher à entrer dans la gratuité. »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : Pour avoir part au royaume de Dieu : choisir la dernière place, inviter les pauvres (Luc 14, 1a.7-14)
Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole : « Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place, car on peut avoir invité quelqu’un de plus important que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire : ‘Cède-lui ta place’, et tu irais, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : ‘Mon ami, avance plus haut’, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui sont à table avec toi. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi t’inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » 

1ère lecture : Exhortation à l’humilité (Siracide 3, 17-18.20.28-29)
Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. La puissance du Seigneur est grande, et les humbles lui rendent gloire. La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. L’homme sensé médite les maximes de la sagesse ; l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute.

Psaume 67, 4-7.10-11

R/ Béni soit le Seigneur : il élève les humbles

Les justes sont en fête, ils exultent ;
devant la face de Dieu ils dansent de joie.
Chantez pour Dieu, jouez pour son nom.
Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.

Père des orphelins, défenseur des veuves,
tel est Dieu dans sa sainte demeure.
À l’isolé, Dieu accorde une maison ;
aux captifs, il rend la liberté.

Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,
et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.
Sur les lieux où campait ton troupeau,
tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.

2ème lecture : La fête éternelle sur la montagne de la nouvelle Alliance (Hébreux 12, 18-19.22-24a)
Frères, quand vous êtes venus vers Dieu, il n’y avait rien de matériel comme au Sinaï, pas de feu qui brûle, pas d’obscurité, de ténèbres, ni d’ouragan, pas de son de trompettes, pas de paroles prononcées par cette voix que les fils d’Israël demandèrent à ne plus entendre. Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des milliers d’anges en fête et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous les hommes, et vers les âmes des justes arrivés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d’une Alliance nouvelle.

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Commentaire du 1er septembre 2013 (161e) – 22e dimanche du temps ordinaire (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Choisir la dernière place et inviter les pauvres

L’abbé Pierre Desroches

Mes amis, j’aimerais bien vous dire que je vous accueille dans le silence du Sanctuaire de Beaupré, mais je vous accueille dans l’effervescence de ce sanctuaire. Il y a des bruits qui nous entourent de toutes parts, des bruits qui sont pluriels. Et aujourd’hui  la première Parole nous invite à l’humilité, donc à être capables de renoncer à nos exigences. C’est exactement ce que je dois faire pour vous adresser cette Parole aujourd’hui.

« Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité ». Souvent, on accomplit des choses dans la recherche de soi, mais l’humilité c’est de les accomplir dans la recherche de Dieu, autant Dieu en soi que Dieu dans les autres. « Et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. », parce que si tu es capable de disparaître pour laisser transparaître Dieu, alors une reconnaissance infinie dans le cœur de ceux à qui tu vas t’adresser va pouvoir te reconnaître, te remercier pour ce don infini que tu fais parce que l’Infini, ce n’est pas toi, c’est Lui. « Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser. » Je pense que dans l’histoire de la chrétienté on peut voir des grands qui se sont abaissés, des princes, des rois qui, malgré leurs richesses ont voulu vraiment se consacrer et prendre soin de leur peuple pour leur révéler ce qu’il y avait de plus précieux, et ce qu’il y avait de plus précieux, c’est Jésus Christ.

« La puissance du Seigneur est grande, et les humbles lui rendent gloire. » Les humbles ne sont pas à la recherche des moyens extraordinaires, des grandes armées, mais ils sont toujours en étonnement devant cette puissance de l’amour qui va jusqu’à vaincre ce qu’il y a de plus destructeur dans une humanité blessée, dans une humanité pécheresse. « La condition de l’orgueilleux est sans remède ». Je puis en témoigner, l’orgueil nous épuise, nous agite, nous coupe de nous-même, des autres et de Dieu. « La racine du mal est en lui. » L’orgueil n’est pas à l’extérieur de nous, il est au fond de nous. Et l’homme qui sait méditer les maximes, l’idéal du sage qui développe une écoute, a une oreille qui écoute pour être capable d’humilité et que l’orgueil puisse être vaincu par cette grâce qui nous vient de Dieu.

J’aime beaucoup la deuxième lecture. « Frères, quand vous êtes venus vers Dieu, il n’y avait rien de matériel comme au Sinaï, pas de feu qui brûle, pas d’obscurité, de ténèbres, ni d’ouragan, pas de son de trompettes, pas de paroles prononcées par cette voix que les fils d’Israël demandèrent à ne plus entendre. » Je les comprends, il y a plein de choses que j’aimerais ne plus entendre, tous ces bruits qui sont très présents, « mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des milliers d’anges en fête et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. » Les premiers-nés, ceux qui ont été capables à la suite de Jésus de vraiment mener le combat, d’accomplir la victoire, de traverser la mort. Vous êtes venus vers ces gens qui ont dans leur chair, dans leur réalité, expérimenté le Christ. « Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous les hommes, et vers les âmes des justes arrivés à la perfection. » Ce n’est pas sur du matériel ou vers du matériel qu’on est allé mais vers du spirituel. J’aime bien rappeler qu’il n’y a rien de plus incarné que du spirituel. Le spirituel n’est pas intemporel, le spirituel il est de l’ordre du souffle, du dedans parce que c’est par ce souffle-là que nous sommes des vivants. « Vous êtes venus vers Jésus, une relation, le médiateur d’une Alliance nouvelle. » Alors on n’est pas venu du dehors, mais on est venu vers ce dedans qu’on retrouve dans la Trinité même, ce lien intime entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Et l’Évangile, c’est Jésus qui, un jour de Sabbat entre chez des pharisiens pour y prendre son repas. Et remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur fait un enseignement : « Quand tu es invité à des noces, prends la dernière place pour qu’on aille te chercher et qu’on te monte jusqu’à la première place plutôt que de prendre la première place et qu’on t’invite à prendre la dernière. « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi t’inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » 

Mes amis, qu’est-ce que cette parole veut nous dire ? « Invités à une noce ». On est toujours invité à cette noce avec Dieu, que notre humanité puisse être épousée par ce Dieu, et ce Dieu va prendre, non pas la première place mais il va prendre la dernière. Et si on va le rejoindre à la dernière nous recevrons ce qu’il y a comme don le plus précieux, nous recevrons cette humilité dont nous parlait la première lecture. Ne cherche pas à faire un don qui va t’être rendu mais cherche à pouvoir entrer dans la gratuité qui est le don ultime, qui est celui qui seul est capable de reconnaître l’amour, qui est capable d’entrer dans la reconnaissance, parce que si tu n’attends rien de ce que tu donnes d’abord, c’est que tu es disponible et déjà prêt pour reconnaître ce que tu ne mérites pas et qui t’est déjà donné, le Christ Jésus qui veut t’entrer dès maintenant dans la vie éternelle. Une bonne semaine et profitez bien du silence qui peut vous entourer.

Évangile : Luc 14, 1a.7-14 

1ère lecture : Siracide 3, 17-18.20.28-29  

Psaume 67, 4-7.10-11

2e lecture : Hébreux 12, 18-19.22-24a

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