Commentaire du 6 janvier 2013 / Pierre Desroches (124e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : guitare sur la chanson « Noël à Jérusalem » de Laurence Jalbert ; caméra, mixage et montage visuel.

« La lumière et la gloire du Seigneur dépendent de notre ouverture du cœur / Jésus n’a rien d’un homme qui vient établir une secte / Une révélation pour tous les peuples avec la présence des Mages / Cet enfant qui a pouvoir de nous guérir / L’intolérance d’Hérode. »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : Les mages païens viennent se prosterner devant Jésus (Matthieu 2, 1-12)
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d’inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d’Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d’Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s’arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.  Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

1ère lecture : Les nations païennes marchent vers la lumière de Jérusalem (Isaïe 60, 1-6)
Debout, Jérusalem ! Resplendis : elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Regarde : l’obscurité recouvre la terre, les ténèbres couvrent les peuples ; mais sur toi se lève le Seigneur, et sa gloire brille sur toi. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux, regarde autour de toi : tous, ils se rassemblent, ils arrivent ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur les bras. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi avec les richesses des nations. Des foules de chameaux t’envahiront, des dromadaires de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens et proclamant les louanges du Seigneur. 

Psaume 71, 1-2.7-8.10-13

R/ Parmi toutes les nations, Seigneur, on connaîtra ton salut.

Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !

En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.

Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie. 

2ème lecture : L’appel au salut est universel (Éphésiens 3, 2-3.5-6)
Frères, vous avez appris en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère du Christ. Ce mystère, il ne l’avait pas fait connaître aux hommes des générations passées, comme il l’a révélé maintenant par l’Esprit à ses saints Apôtres et à ses prophètes. Ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.

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Commentaire du 6 janvier 2013 (126e) – L’Épiphanie du Seigneur (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Devenir chercheur de Dieu comme les Mages

L’abbé Pierre Desroches

Alors mes amis, nous sommes déjà rendus à la fête des Rois, la fête de l’Épiphanie, la manifestation de Dieu. Les gens de ma génération vont sûrement se rappeler que c’était le jour où on cachait la fève dans le gâteau qu’on se partageait et que pendant une journée on pouvait régner si on la retrouvait dans notre assiette. Quand les techniques ont été un peu plus avancées on s’est mis à avoir des couronnes qui apparaissaient à la maison et qu’on portait très peu de temps parce qu’on passait finalement d’un jeu à un autre. Avec les années, pour moi la fête de l’Épiphanie est devenue une fête où les enfants se retrouvent à l’église avec les familles et où on célèbre dans une paraliturgie ce moment de l’arrivée des Mages. Dans la communauté du Chemin Néo catéchuménat chaque année on organise comme cela un rassemblement qui va avoir lieu encore cette année à la paroisse St-Pierre Claver à deux heures de l’après-midi…

Pour moi ça devient un beau moment de réjouissance avec les enfants et d’écouter cette première parole qui dit : « Debout, Jérusalem ! Resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » Pour moi, de voir tous ces enfants qui sont lumineux, tous ces enfants qui sont joyeux qui vont chanter alors que pendant des années j’ai été habitué à une communauté qui vieillissait, maintenant avec leur présence, je vois une gloire qui s’annonce et qui reprend dans le fond à sa manière un peu les mots de la Parole d’aujourd’hui « et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi . Même si l’obscurité recouvre la terre, les ténèbres couvrent les peuples ; mais sur toi se lève le Seigneur, et sa gloire brille sur toi. » La lumière et la gloire du Seigneur ne dépendent absolument  pas des conditions extérieures, c’est vraiment une ouverture du cœur à ce mystère qui est révélé à chacun de nous.

Et la deuxième Parole  va nous parler du mystère puis elle va finir par nous dire que ce mystère est le suivant : « c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus par l’annonce de l’évangile. » Jésus n’a rien d’un homme qui vient établir une secte, n’a rien d’un homme qui veut faire un petit clan exclusif. Le cœur de Jésus est un cœur universel et la bonne nouvelle qu’il apporte ce n’est pas en exclusivité pour une race particulière, mais c’est vraiment le Dieu de l’univers, celui qui veut révéler ce mystère profond inscrit dans la réalité de chacun, qu’il soit du nord, de l’est, de l’ouest ou du sud, que cette Bonne Nouvelle elle est aussi vraie pour Lui et elle est aussi adressée à Lui. Il veut faire de nous un même corps, un seul corps qui va se tenir debout devant le Seigneur, le Dieu de l’univers.

Et la fête des Rois Mages veut d’abord nous rappeler que ce qui s’était passé et ce qui est advenu dans la crèche ce n’était pas juste pour ce pays mais pour tous ces pays. Et on voit arriver de tous ces pays ceux qu’on appelle les Mages et qui vont venir offrir de l’or, de l’encens et de la myrrhe : l’or qui représente beaucoup la puissance du monde mais la puissance du monde qui veut se soumettre à la crèche, à l’unique puissance qui est Jésus Christ. Nos sous peuvent très peu à côté du don de nos vies, à côté du don de nous-mêmes. Et c’est ce qu’on a à apprendre un peu dans cette fête des Mages. L’encens ce sont nos prières qui ne s’adressent plus à un Dieu inconnu, à un Dieu distant mais qui s’adresse à un Dieu tout proche. Et la myrrhe qui est un médicament qui vient nous dire que Celui qui a vraiment pouvoir  et puissance de nous guérir, c’est cet enfant qui s’en vient grandir et croître au milieu de nous. Heureux sommes-nous depuis longtemps d’avoir entendu cette Bonne Nouvelle, d’avoir accueilli la révélation et d’avoir été élu pour être témoin de ce qui était vrai à ce moment mais qui l’est encore toujours bien aujourd’hui.

Au temps de cette Parole, on nous dit qu’Hérode était très inquiet parce qu’il  était menacé dans son pouvoir ; il avait eu comme écho que l’enfant à naître était un roi. Si Hérode tenait à quelque chose c’était bien au pouvoir de sa royauté et il tolérait très mal ceux qui voulaient lui faire obstruction ou ceux qui auraient voulu prendre sa place. Il n’aimait pas les compétiteurs. Il va donc dire à ces rois qui sont à la recherche et qui vont s’arrêter à Jérusalem pour savoir où se trouve l’enfant, ce Roi qui vient de naître, il va leur dire : « Quand vous l’aurez trouvé, venez me le dire pour que j’aille, moi aussi, aller l’adorer. » On ne peut trouver Jésus par la recherche d’un autre. Jésus se trouve dans notre démarche et c’est nous qui avons à devenir des chercheurs. Et cette étoile qu’eux ont vu dans le ciel, cette lumière qu’ils ont désirée au point de quitter leur lieu habituel, leur lieu de familiarité, cette étoile qu’ils ne voient plus et qu’ils échappent c’est étonnamment à Jérusalem où ils vont aller s’adresser pour savoir où elle les mène et où elle les conduit. C’est en demandant aux Grands Prêtres qui, eux non plus ne sont pas à la recherche, mais eux qui savent, eux qui vont transmettre ou donner leur savoir, leurs connaissances, que ces hommes vont se remettre en marche et vont trouver cet enfant dans la crèche. C’est étonnant de voir un monde qui se déplace pour se retrouver dans un lieu tellement humble, tellement petit, au milieu de personnes tellement simples. Mais souvent lorsqu’on regarde l’histoire de l’humanité c’est à travers cette simplicité, c’est à travers cette humilité que ce sont accomplies de grandes choses, de grandes réalités.

Alors, demandons au Seigneur en cette fête des Mages de devenir des chercheurs de Dieu, d’accepter de suivre les étoiles de nos vies qui veulent nous conduire à une lumière qui est plus qu’un astre dans le ciel mais qui est Quelqu’un qui est une Présence, et une Présence, et une proximité d’un Dieu rempli d’un amour infini pour nous et pour tous ceux qui nous entourent. Que cette fête de l’Épiphanie soit l’occasion pour nous d’être en marche tout au long de cette année et de partager la lumière qui nous est donnée en abondance.

Évangile : Matthieu 2, 1-12

1ère lecture : Isaïe 60, 1-6

Psaume 71, 1-2.7-8.10-13

2e lecture : Éphésiens 3, 2-3.5-6

 

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