Commentaire du 4 novembre 2012 / Pierre Desroches (116e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

« Une prière que font les Juifs plusieurs fois par jour / Un appel à la dépossession pour suivre Jésus / Le Christ doit précéder toute appartenance / L’être humain doit être un don, il est une gratuité de Dieu / Le propre d’un don est de s’offrir / Le sens du sacerdoce. »

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition et interprète de la musique, caméra, mixage et montage visuel.

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Évangile : Le grand commandement (Marc 12, 28b-34)
Un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger. 

1ère lecture : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » (Deutéronome 6, 2-6)
Moïse disait au peuple d’Israël : « Tu craindras le Seigneur ton Dieu. Tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils, tu observeras tous ses commandements et ses ordres, que je te prescris aujourd’hui, et tu auras longue vie. Israël, tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité, dans un pays où ruissellent le lait et le miel, comme te l’a promis le Seigneur, le Dieu de tes pères. Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »

Psaume 118, 97. 99.101-106

R/ Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et tu auras la vie.

De quel amour j’aime ta loi :
tout le jour je la médite !
Je surpasse en sagesse tous mes maîtres,
car je médite tes exigences.

Des chemins du mal, je détourne mes pas,
afin d’observer ta parole.
De tes décisions, je ne veux pas m’écarter,
car c’est toi qui m’enseignes.

Qu’elle est douce à mon palais ta promesse :
le miel a moins de saveur dans ma bouche !
Tes préceptes m’ont donné l’intelligence :
je hais tout chemin de mensonge.

Ta parole est la lumière de mes pas,
la lampe de ma route.
Je l’ai juré, je tiendrai mon serment,
j’observerai tes justes décisions.

2ème lecture : « Le sacerdoce qui ne passe pas » (Hébreux 7, 23-28)
Dans l’ancienne Alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de durer toujours. Jésus, lui, puisqu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce qui ne passe pas. C’est pourquoi il est en mesure de sauver d’une manière définitive ceux qui s’avancent vers Dieu grâce à lui, car il vit pour toujours, afin d’intercéder en leur faveur. C’était bien le grand prêtre qu’il nous fallait : saint, sans tache, sans aucune faute ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. Dans la loi de Moïse, ce sont des hommes remplis de faiblesse qui sont désignés comme grands prêtres. Mais plus tard, quand Dieu s’engage par serment, il désigne son Fils qu’il a pour toujours mené à sa perfection.

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Commentaire du 4 novembre 2012 (116e) – 31e semaine du Temps Ordinaire (année B)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

« Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu »

L’abbé Pierre Desroches          

Bonjour mes amis, je vous accueille dans un nouveau milieu pour moi. J’ai été nommé il y a quelques mois curé de la paroisse de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End en plus des autres que j’assume déjà sur le Plateau Mont-Royal. Le quartier du Mile-End est un quartier qui s’appelle ainsi parce qu’autrefois il était à la limite de ce qu’on appelait la ville de Montréal, c’est le premier développement nordique de Montréal et la ligne qui passait ici séparait la ville de la campagne. Alors, vous comprendrez aujourd’hui qu’on est en pleine cité; moi je suis présentement assis devant l’église et la rue où je me trouve c’est St-Dominique. Celle est qui en arrière et qui passe de l’autre côté du parc est la rue St-Laurent et on est aussi tout près du boulevard St-Joseph. Probablement qu’en plus des bruits du ciel, vous allez entendre ceux de la cité parce que c’est une partie de la ville qui est bien achalandée. On va apporter quelques petits changements : à partir de maintenant, la deuxième semaine du mois sera commentée par un de mes bons amis qui s’appelle le Guylain Prince ofm, et la quatrième semaine du mois sera commentée par l’abbé Christian Beaulieu. Pour l’instant, on va s’en tenir à ceci et ce que j’aimerais aussi vous dire c’est qu’on aimerait, Gino et moi-même, se donner un peu de temps pour le projet qui nous tient à cœur sur les Fondateurs, ce qui nous permettrait de pouvoir offrir à nos amis sur You Tube ces quelques capsules sur les Fondateurs de l’Église de Montréal et même du Québec.

Aujourd’hui on va se retrouver pour un commentaire sur le 31e dimanche du temps ordinaire. C’est quelqu’un qui s’avance et qui demande à Jésus : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus  va lui citer cette prière que les Juifs font tous les jours et même plusieurs fois par jour : «Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe va reprendre en lui disant  : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. » Alors ils s’entendent très bien parce qu’ils se redisent les mêmes paroles qui leur viennent de la sagesse d’Israël qui est la Bible. « Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger. » C’est intéressant cette petit conclusion. « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » C’est pour nous laisser entendre que le royaume a un petit ajout. On n’ose pas trop interroger, c’est comme si on n’ose pas trop savoir quel est cet ajout qui pourrait nous faire peut-être un peu peur. À propos de cet ajout je crois qu’on peut le trouver de façon claire et explicite dans le texte du jeune homme riche. Il va dire à ce jeune homme : « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, viens et suis-moi. » Cet ajout, c’est un appel à la dépossession, ce n’est pas quelque chose qui manque, c’est quelque chose qu’on a  en trop et qu’on doit se départir parce qu’on n’est pas départi de tout, ça veut dire qu’il y a quelque chose  à laquelle on appartient et la réalité profonde de l’expérience du Peuple d’Israël, c’est de savoir que ce qu’il y a d’essentiel, c’est Dieu et que tout le reste est accidentel, n’est pas nécessaire.

Alors, on le retrouve dans la première lecture avec Moïse qui va justement dire au peuple : « Tu craindras le Seigneur ton Dieu. » et qui va aussi dire cette parole que : «  notre Dieu est l’Unique. » Celui qui doit être le tout de notre vie, celui qui doit unifier notre être, celui qui doit précéder toute appartenance c’est Lui. Et en second, il y a des réalités qui nous sont confiées non pas pour nous-même, mais pour qu’elles soient mises au service de cet Unique, de cet amour qui veut qu’on puisse le signifier, le manifester autour de nous.

On va retrouver dans la deuxième lecture de cette semaine un très beau passage de l’épître aux Hébreux, et où l’on va nous parler du sacerdoce. Vous savez que fondamentalement on a tous cette vocation au sacerdoce puisque par notre baptême on est prêtre, prophète et roi. Cette dimension sacerdotale c’est cette capacité de s’offrir à Dieu et, fondamentalement je dis souvent ceci que l’être humain est un don, il ne s’appartient pas, mais il est un don, il est une gratuité de Dieu. Et quand on est un don, le propre d’un don c’est de s’offrir, de se proposer pour être accueilli et reconnu comme tel. Alors le sacerdoce, c’est cette dimension de notre être, de notre vie qui fait qu’on veut s’offrir à Dieu, on veut être accueilli dans notre réalité d’amour et notre capacité aussi d’aimer comme on est aimé. On nous dit aussi que le sacerdoce qui est le sacerdoce essentiel, c’est celui de Jésus Christ et qu’il n’est pas un sacerdoce de passage, Et pourquoi il est un sacerdoce éternel, c’est parce qu’il s’est offert une fois pour tous et qu’il a accompli le salut dans une dimension très fondamentale de l’être, c’est celui de s’offrir lui-même et « Il n’a pas besoin, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même », sans réserve, sans aucune retenue, dans une confiance totale et absolue dans le Père. C’est le grand projet de notre vie chrétienne, c’est d’arriver à cette dimension qu’on sait très bien qu’on sera toujours en dessous  parce que Celui qui a été à la hauteur, c’est Celui que l’on suit, c’est Celui que l’on veut signifier. Alors je nous souhaite de pouvoir entrer dans cette joie de nous offrir et de devenir vraiment signes de cet amour éternel de Dieu pour l’humanité que nous sommes.

 

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