Commentaire du 30 mars 2013 / Pierre Desroches (130e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition et interprète de la musique, caméra, mixage et montage visuel.

« Une mort exceptionnelle car elle est vaincue / Le pape François et la simplicité de son être / Un fruit du dernier concile / Une jeunesse de cœur / La bénédiction du peuple pour lui / Un pape qui n’est pas enveloppé par l’Institution / La mort ne règne pas sur l’Église bien que l’aurait voulu les médias.»

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : Les femmes au tombeau (Luc 24, 1-12)
Le premier jour de la semaine, de grand matin, les femmes se rendirent au sépulcre, portant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau. Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Elles ne savaient que penser, lorsque deux hommes se présentèrent à elles, avec un vêtement éblouissant. Saisies de crainte, elles baissaient le visage vers le sol. Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée : Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.’ » Alors elles se rappelèrent ses paroles. Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas. Pierre cependant courut au tombeau ; mais en se penchant, il ne vit que le linceul. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui lui était arrivé. 

Épître : Le Baptême nous donne la vie nouvelle du Christ mort et ressuscité (Romains 6, 3b-11)
Frères, nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. Car, si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que cet être de péché soit réduit à l’impuissance, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché. Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir. Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant. De même vous aussi : pensez que vous êtes morts au péché, et vivants pour Dieu en Jésus Christ. 

Psaume 117,  1.4.16-17. 22-23

R/ Alléluia, alléuia, alléluia !

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort ! »
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.

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Commentaire du 30 mars 2013 (138e) – Fête de la Résurrection du Christ : Pâques (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Pâques et la joie du nouveau Pape François

L’abbé Pierre Desroches

Alors mes amis, on est vraiment dans la grande fête, on est à Pâques ! C’est un grand jour pour les chrétiens où l’on est rempli d’une lumière tout à fait nouvelle. Le premier texte sur lequel j’aimerais vous dire un mot est tiré de l’épître qui nous est proposée aux Romains : « Nous avons tous été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. » Je ne sais pas comment pour vous ça fait écho ces mots-là : « être baptisés dans la mort », ça signifie quoi ? La mort de Jésus, elle a quelque chose de vraiment exceptionnelle, tout à fait unique, c’est une mort qui est vaincue. Il est vraiment le « premier-né  parmi les morts » et à sa suite, nous aussi, on peut espérer que notre mort sera aussi un lieu de naissance. On est en train de vivre un événement d’Église qui est assez bouleversant. Voici qu’un nouveau Pape nous a été donné il y a quelques jours, quelques semaines, « François ». C’est déjà quelque chose de très nouveau, un nom qui n’avait jamais été choisi, et qui nous arrive. Et « François », ce n’est pas une génération spontanée. On s’aperçoit qu’il a des caractéristiques qui sont, pour plusieurs,  assez étonnantes et il les a spécifiées avec toute la simplicité de son être.

Moi, parfois, quand je vois cette réalité-là advenir, elle a beaucoup à faire avec un Concile qui a eu lieu dans les années 60 et avec lequel on aurait bien aimé, le lendemain du Concile, que tout soit transformé, que tout soit modifié, puis on aurait voulu que les choses aillent excessivement vite. Et on sait que dans la réalité, les grandes choses se préparent toujours très lentement. Et je pense que le don de cet homme-là qui nous est fait vient vraiment à la suite de beaucoup de gestes, qui depuis les années soixante, ont ouvert les portes et les fenêtres. Un événement qui pour moi est assez important et qui précède de peu cette élection, c’est la démission de Benoît XVI. Je ne sais pas si on mesure comment cet homme, à l’âge où il est rendu a eu beaucoup de force, de courage et d’énergie pour prendre une décision qui venait modifier des coutumes et des habitudes séculaires et, il l’a fait, ce qui a aussi permis probablement à ce qu’on soit moins craintif  à prendre un nouveau Pape qui n’est pas non plus une jeunesse mais qui a toute une jeunesse de cœur et une jeunesse d’esprit.

Et en ce dimanche de la Résurrection, tout ce qui pouvait être dit comme prévision, on ne l’a pas vu s’accomplir mais une fois de plus, l’Esprit nous a fait des surprises. Alors, non, l’Église n’est pas morte, non l’Église n’est pas du passé et quand je regarde tout ce qu’on a agité pendant ce temps de Conclave, ce qu’on a souvent entendu de très négatif dans les médias, je comprends qu’un des premiers discours que François a adressé, il l’a adressé aux journalistes en leur disant la confiance, en les remerciant d’avoir pris au sérieux leurs charges et leurs responsabilités et en leur disant, en les confirmant dans l’importance du service qu’ils ont à rendre dans l’édification du monde. Il n’a pas été du tout un accusateur, il a été un homme qui a confirmé ses frères dans un don qu’ils ont reçu. Il nous semble qu’à travers des gestes très simples on voit Jésus se lever de son tombeau. Une des choses qui m’a beaucoup touché, c’est qu’avant de bénir les gens, il a demandé la bénédiction au peuple de Dieu qui était là à sa porte. Par des gestes aussi simples que d’aller payer lui-même son hôtel, il a bouleversé des images qu’on pouvait avoir sur comment devrait être un Pape. Lui est en train de nous dire qu’un pape c’est un homme qui peut avoir son autonomie, qui peut avoir son affirmation et qui peut avoir le désir, non pas d’être complètement enveloppé par une Institution, mais qui peut avoir un désir pour la développer cette Institution dans la nouveauté de comportement et d’attitude.

Il me semble que ça rime bien avec les textes du jour où les femmes se rendent au tombeau croyant y trouver un corps mort. Probablement que beaucoup sont allés à Rome dans le désir de démontrer comment la mort régnait sur l’Église, surtout sur l’Institution et qui ont pu vivre un peu cette expérience. « Elles ne savaient que penser lorsque deux hommes se présentent à elles avec un vêtement éblouissant » et elles baissaient leur visage sur le sol… Pourquoi cherchez-vous leVivant parmi les morts ? » Il me semble qu’on entend avec beaucoup de force cette Parole qui nous est dite à travers les événements qu’on est en train de vivre, qu’on n’a pas fini de découvrir et qui va sûrement nous amener dans un ailleurs de communion et dans un ailleurs, je dirais, d’unité. C’est très agréable de voir cet homme qui s’est présenté d’abord comme l’évêque de Rome, une parole qui, pour moi, envoie un signe à ses collègues évêques, qu’ils ne se situent pas au-dessus d’eux, mais qui se situe vraiment en communion avec eux. Tout ce travail de l’Église, Peuple de Dieu, c’est depuis fort longtemps on pourrait dire, depuis ces années de Vatican II, que tranquillement et lentement on a eu à s’apprivoiser, à accueillir, et je pense qu’aujourd’hui on reçoit un fruit qui mûrit et qui ne sera pas sans appeler des exigences dans notre propre façon d’être croyants, d’être témoins et d’être baptisés.

« Il n’est pas ici, il est ressuscité. » On doit maintenant s’en aller dans d’autres lieux, on doit aller là où il se trouve et là où il nous précède. Je ne crois pas que Jésus nous précède dans nos Temples, dans nos Institutions, Jésus il nous précède toujours sur le chemin et sur la route où une Bonne Nouvelle a besoin d’aller résonner parce qu’une humanité est souffrante, parce qu’une humanité est en attente, une humanité est en espérance. C’est avec ce souffle-là qu’il nous envoie, non pas derrière nos portes, mais sur les routes, sur les chemins. François sera sûrement un bon témoin puis il pourra nous indiquer des voies inédites, qu’on n’avait pas encore perçues. À tous je vous souhaite de joyeuses Pâques et je vous souhaite de ressusciter tout au long de cette année et de rendre gloire au Seigneur parce qu’il est vivant et qu’il n’est plus dans un linceul, mais il est vraiment vivant au milieu de nous.

Évangile : Luc 24, 1-12

Épître : Romains 6, 3b-11

Psaume 117, 1.4.16-17.22-23

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