Commentaire du 27 mai 2012 / Pierre Desroches (92e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page (à venir).

« La Pentecôte : la fête de la naissance de l’Église / L’expérience des communautés nouvelles dans l’Église actuelle, comme une nouvelle Pentecôte / Parler de la chasteté dans son sens spirituel / Les divers fruits de la chair de notre monde / Une humanité qui est appelée à être élevée / L’Esprit qui nous guidera vers la vérité toute entière. »

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.
– Gino Fillion : caméra, composition de la musique et arrangements, direction des comédiens, voix additionnelles, montage des images et mixage.

– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=27/05/2012

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Évangile : « L’Esprit de vérité vous guidera » (Jean 15, 26-27; 16, 12-15)
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement. J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.

1ère lecture : La venue de l’Esprit Saint sur les disciples (Actes 2, 1-11)
Quand arriva la Pentecôte (le cinquantième jour après Pâques), ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. Or, il y avait, séjournant à Jérusalem, des Juifs fervents, issus de toutes les nations qui sont sous le ciel. Lorsque les gens entendirent le bruit, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient dans la stupéfaction parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue. Déconcertés, émerveillés, ils disaient : « Ces hommes qui parlent ne sont-ils pas tous des Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, des bords de la mer Noire, de la province d’Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l’Égypte et de la Libye proche de Cyrène, Romains résidant ici, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu. »

Psaume 103, 1.24. 29- 31.34

R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre !

Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
La terre s’emplit de tes biens.

Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.

Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur. 

2ème lecture : « Laissons-nous conduire par l’Esprit » (Galates 5, 16-25)

Frères, je vous le dis : vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu ; alors vous n’obéirez pas aux tendances égoïstes de la chair. Car les tendances de la chair s’opposent à l’esprit, et les tendances de l’esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire ce que vous voudriez. Mais en vous laissant conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus sujets de la Loi. On sait bien à quelles actions mène la chair : débauche, impureté, obscénité, idolâtrie, sorcellerie, haines, querelles, jalousie, colère, envie, divisions, sectarisme, rivalités, beuveries, gloutonnerie et autres choses du même genre. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui agissent de cette manière ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu. Mais voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. Face à tout cela, il n’y a plus de loi qui tienne.
Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses tendances égoïstes. Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit.

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Commentaire du 27 mai 2012(92e) – La Pentecôte (année B)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Les nouvelles pousses dans l’Église sont d’autres signes de la Pentecôte

L’abbé Pierre Desroches 

Bonjour mes amis, comme vous le voyez on a quitté la montagne et on est rendu sur la plaine. Ce que vous pouvez voir tout près c’est la rivière qu’on voyait d’en haut. Maintenant on est à proximité et on a un petit  bruit de fond, des voitures qui passent de l’autre côté mais on va se centrer sur la Parole et probablement qu’on va être libéré du son des automobilistes. Et la première lecture aujourd’hui, c’est la fête de la Pentecôte, c’est la fête de la naissance de l’Église. Dans cette naissance on peut se dire ceci qu’il y a dans notre siècle comme une double expérience qu’on a la chance de vivre : une première, c’est qu’il y a une grande transformation de l’Église telle que moi je l’ai connue, tout au moins quand j’étais jeune. Et au long de mon ministère, j’ai vu des signes de décroissance à toutes sortes de niveaux. Mais quand on parle de naissance on ne parle pas d’un passé, mais on parle d’un présent et on parle d’un nouveau. Il y a aussi dans notre expérience actuelle de l’église, toutes ces nouvelles pousses qui sont apparues depuis le Concile et qui sont en train de prendre racine et de manifester la présence de l’Esprit parce que ce sont souvent des témoins qui nous arrivent pleins de force et de courage.

« Quand arriva la Pentecôte,  ils se trouvaient réunis tous ensemble. » Un des signes d’une présence d’Église c’est qu’il y a une communauté.  «  Un bruit vient du ciel. » Il y aurait mille et une  manières où on pourrait l’interpréter mais il y a eu beaucoup de bruit dans le ciel du monde. Que ce soit en France, que ce soit au Québec, dans les pays de l’est, on a entendu beaucoup de bruit, on a entendu beaucoup d’événements et « c’était pareil à un violent coup de vent, et la maison où ils se tenaient en fut remplie. » Il y a une plénitude. Et on nous dit : « Ils virent apparaître comme une sorte de langue  de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. » Chacun reçoit le don et chacun reçoit cette passion, chacun reçoit cette langue qui est le langage de Dieu, qui est le langage du feu. « Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » Je lisais dernièrement une petite revue qui s’appelle Présences qui est éditée par une communauté dans le coin de Sherbrooke, cette communauté de jeunes, Marie-Jeunesse, qui vont rencontrer un peu partout des jeunes qui proposent Jésus Christ, qui invitent au sourire, qui invitent même à des années d’évangélisation ou à des années de cheminement. On sent que c’est toute une manière autre d’approcher le peuple de Dieu. Longtemps on l’a fait à travers les écoles, et comme les écoles nous sont moins accessibles, il y a eu beaucoup de bruit dans les commissions scolaires, on a moins désiré notre présence. Alors on voit que l’Esprit suscite une toute autre manière d’aller visiter les jeunes et de faire advenir l’Église au milieu de ces jeunes.

Et on nous dit qu’à Jérusalem où ils se trouvaient, il y avait des gens qui venaient de partout et qui étaient là présents pour les grands événements. Et les gens ont entendu le bruit et ils se sont rassemblés en foule. Ils étaient très stupéfaits parce « qu’ils entendaient chacun d’eux parler dans sa propre langue. » Et ils disaient : « Ces gens-là ne sont pas tous Galiléens. » Je trouve ça  intéressant de voir dans cette petite revue Présences, que nos amis sont rendus un peu partout. Des fois il y a des accueils qui ne se font pas au Québec mais ça se fait en terre de mission, ça se fait du côté, je ne me souviens pas de quel endroit précisément, mais en Indonésie il me semble, j’ai vu qu’il y en a qui étaient là et ils sont en train de mettre le feu à la jeunesse de ces pays qui sont accueillants et qui sont ouverts. C’est comme une nouvelle Pentecôte, et ce qui est étonnant, c’est qu’ils vont être capables, eux, jeunes adultes, de parler à des adolescents sur le sens de la chasteté. Nous, on a été capable d’en parler pendant longtemps, on peut parfois se dire : est-ce encore un langage qui peut se tenir aujourd’hui ? Mais à travers le témoignage de ces jeunes-là et de voir ce qui advient dans leurs lieux d’accueil, on s’aperçoit très bien qu’il y a une ouverture. Lorsque quelqu’un n’en parle pas tellement avec un sens moral mais qui en parle avec un sens spirituel, quelqu’un qui est capable d’expliquer dans sa vie quel cadeau et quel trésor il reçoit à travers une telle option, une option qu’il n’essaie pas d’imposer, mais une option qu’il partage comme un témoignage, comme une joie qu’ils peuvent vivre dans la communauté, les uns avec les autres.

C’est ce qu’on voit dans la deuxième lecture. « Laissons-nous conduire par l’Esprit. »  L’Esprit s’oppose à la chair. On nous dit que la chair, on va voir des signes de la chair : « ce sont la débauche, l’impureté, l’obscénité, l’idolâtrie, la sorcellerie, la haine, la querelle, la jalousie, la colère, l’envie, les divisions, le sectarisme, les rivalités, les beuveries, les  gloutonneries et autres choses du même genre. » Pas très étranger à  rien de cela, on peut reconnaitre toutes ces réalités très présentes dans un monde comme le nôtre. Et quels sont les fruits de l’Esprit : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, et foi. » Quand on rencontre ces jeunes communautés, c’est exactement ce qu’on peut pressentir, qu’on peut ressentir  et quand ils vont à la rencontre des jeunes de notre monde et avec leur parole et leur langage qui est tout à fait nouveau parce que c’est dans l’esprit que le langage est nouveau, dans la chair le langage est très ancien. On voit  ce qui est ressenti aussi par des jeunes et c’est par dizaines, par vingtaines, par centaines, et des milliers qu’ils s’associent. Cette Église qui est la nôtre, elle n’est pas morte, elle renaît. Elle renaît, on pourrait dire peut-être de ses cendres, mais elle est vraiment en train de pousser. Et il y a mille et un signes, j’ai parlé de Marie-Jeunesse,  on pourrait parler de a Myriam Bethléem, on pourrait parler de toutes les communautés nouvelles dont on voit très bien qu’elles sont en train de participer à cette renaissance de l’Église à travers le monde.

Et qu’est-ce qu’on voit comme Parole dans l’Évangile ? « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. » Et la faveur, c’est en faveur de cette humanité qui est la nôtre. Et je pense que dans les communautés nouvelles, comme dans nos communautés, lorsqu’on est saisi par l’Esprit Saint on ne peut pas prendre la défense de l’homme et de la femme, on ne peut pas prendre la défense de cette humanité qui n’est pas appelée à être sacrifiée mais qui est appelée à être élevée, qui est appelée à s’accomplir et à devenir une humanité à l’image de cette Trinité qui nous révèle beaucoup du mystère de  l’amour, peut-être pas l’amour qu’on nous propose sur nos chaînes de télévision ou dans les vidéos mais, un amour qui est authentique, un amour qui est vrai, un amour qui est fécond et qui n’appartient pas à une culture de mort, mais qui appartient à une culture de vie. « Cet Esprit va rendre témoignage en ma faveur ». Lorsqu’on rencontre des gens qui, par la vie ont pu être abimés, le Seigneur ne nous invite jamais à les condamner, mais à leur révéler par quel souffle ils sont habités, et par quel souffle ils peuvent maintenant décider ou choisir d’exister. Et j’aime beaucoup aussi cette deuxième partie de l’Évangile qui nous dit : « J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. » Il n’est pas pressé. Il n’a pas besoin de tout nous dire d’un seul coup. Il peut prendre le temps.  « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. »  

C’est l’expérience que je nous invite à accueillir aujourd’hui, de prendre le temps d’entrer dans cette réalité qui va nous guider vers la vérité tout entière. « En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. » Alors mes amis, je vous invite à accueillir la Parole, je vous invite à accueillir cet Esprit qui va achever en vous ce qui est commencé et qui est appelé à s’épanouir jusqu’en l’éternité.  Bonne semaine, bonne fête de la Pentecôte, laissez-vous transformer par cet Esprit qui est donné en abondance.

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