Commentaire du 27 janvier 2013 / Christian Beaulieu (1er)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Christian Beaulieu a été ordonné prêtre en 1968. Il est actuellement directeur général de l’Institut Séculier Pie X de Charlesbourg, et en 1985 il a fondé « Le Pharillon », maison d’aide pour jeunes en difficulté. En plus d’avoir écrit plusieurs ouvrages à succès sur la spiritualité chrétienne, il prêche de nombreuses retraites et ressourcements spirituels annuellement. http://www.ispx.org

– Gino Fillion : guitare et orchestration, caméra et montage visuel.

– Références bibliques : http://aelf.org/

———————————————————————————————————————————————-

Évangile : Prologue de Saint Luc — « Aujourd’hui, s’accomplit la Parole » (Luc 1, 1-4; 4, 14-21)
Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines, d’en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. Lorsque Jésus, avec la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » 

1ère lecture : Le peuple de Dieu redécouvre la Parole (Néhémie 8, 1-6.8-10)
Quand arriva la fête du septième mois, tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place située devant la Porte des eaux. On demanda au scribe Esdras d’apporter le livre de la loi de Moïse, que le Seigneur avait donnée à Israël. Alors le prêtre Esdras apporta la Loi en présence de l’assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre. C’était le premier jour du septième mois. Esdras, tourné vers la place de la Porte des eaux, fit la lecture dans le livre, depuis le lever du jour jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre : tout le peuple écoutait la lecture de la Loi. Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois, construite tout exprès. Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen ! Amen ! » Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre. Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre. Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. Esdras leur dit encore : « Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! »

Psaume 18, 8-10.15

R/ La joie du Seigneur est notre rempart

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

2ème lecture : Diversité des membres dans l’unité du corps du Christ (1 Corinthiens 12, 12-30)
Frères, prenons une comparaison : notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps. Tous nous avons été désaltérés par l’unique Esprit. Le corps humain se compose de plusieurs membres, et non pas d’un seul. [ Le pied aura beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait toujours partie du corps. L’oreille aura beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait toujours partie du corps. Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S’il n’y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l’a voulu. S’il n’y en avait qu’un seul, comment cela ferait-il un corps ? Il y a donc à la fois plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins respectables, c’est elles que nous traitons avec plus de respect ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n’est pas nécessaire. Dieu a organisé le corps de telle façon qu’on porte plus de respect à ce qui en est le plus dépourvu : il a voulu qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. ] Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps. [ Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d’enseigner, puis ceux qui font des miracles, ceux qui ont le don de guérir, ceux qui ont la charge d’assister leurs frères ou de les guider, ceux qui disent des paroles mystérieuses. Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. ]

——————————————————————————————————————————————

Commentaire du 27 janvier 2013 (129e) – 3e semaine du Temps Ordinaire (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Jésus à la synagogue de Nazareth révèle son secret

L’abbé Christian Beaulieu

Eh bien, c’est un plaisir d’être avec vous pour le 4e dimanche de chaque mois pour apporter un peu de feu sur la terre, sur notre terre. Aujourd’hui, c’est Jésus qui se rend à Nazareth. C’est Jésus qui prend pour la première fois la Parole, et c’est dans son village, des gens très simples, pauvres, et la Parole de Jésus porte, sa Parole a de l’autorité.  Jésus a quelque chose à dire à notre monde d’aujourd’hui. Et aujourd’hui, Jésus prend la Parole dans l’évangile et il dit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a envoyé  porter la Bonne Nouvelle aux pauvres », sortir les prisonniers de leurs prisons, faire redresser la tête aux affligés et faire tomber des épaules les fardeaux trop lourds qu’ont les gens et qu’ils traversent. Aujourd’hui Jésus est à son plus beau, Jésus est à son meilleur. Alors, il prend le livre de la Parole et déplie les rouleaux du Livre et lit cette Parole qui le décrit, qui dit sa mission, qui dit ce pour quoi le Père l’a envoyé. Il s’assoit, il dépose le volume, le rouleau et il dit : « la Parole aujourd’hui est accomplie ». C’est comme si Jésus disait : Je deviens la Parole, le message c’est moi, le message de bonheur vous le trouvez chez moi. Le réconfort, la consolation, le courage, c’est chez moi que vous devez le puiser, que vous venez le chercher. » La foule est éblouie et vraiment rejoints par la Parole parce que quand la Parole parle de ce que les gens vivent, quand la Parole décrit ce que les gens sont en train de traverser, quand la Parole met des mots sur ce qu’on vit, la Parole est vivante, elle ouvre le cœur, elle défait nos enveloppes, elle nous met debout et elle nous relève. Aujourd’hui, c’est comme si Jésus disait son secret, ce qui l’habite, pourquoi il est sur la terre : pour apporter un feu, pour apporter la libération. Jésus nous donne son secret. nous aussi, il faut savoir dire aux gens ce qui nous fait vivre, ce qui nous fait battre le cœur. Qu’est-ce qui me réveille le matin, qu’est-ce qui me fait commencer mes journées, qu’est-ce qui me fait, s’il le faut, coucher tard le soir, qu’est-ce qui me fait marcher sur les eaux, qu’est-ce qui me fait déplacer les montagnes ? Ce que Jésus a dit, à notre tour de le dire.

Je vous raconte. Il y avait un jour un moine sur sa ferme. Le moine observe, et il s’aperçoit qu’il y a une pierre, une pierre précieuse; il ramasse la pierre, il s’aperçoit que c’est de la boue, de la bouse de vache sur la pierre, et la pierre se met à briller, à briller. C’est vraiment un trésor qu’il découvre. Il met cela dans sa poche et il continue. Et il y a un pèlerin, quelqu’un qui s’en va dans les Lieux Saints en pèlerinage, un pauvre, un mendiant et il s’invite pour s’asseoir à manger dans le champ pour partager le pain que le moine a avec lui. Alors il lui dit : « Est-ce que vous pourriez m’aider, j’aurais besoin d’argent pour continuer mon pèlerinage ? » Le moine lui dit : « Je suis un moine, je  n’ai rien… »  Et le pèlerin lui dit : « Mais là, sur la table, cette pierre précieuse, c’est une grande valeur, vous ne pourriez pas me la donner ? » Et le moine, sans hésiter prend la pierre précieuse, le trésor et lui donne. Le soir l’itinérant regarde la pierre précieuse et dit : « Mais, c’est une fortune, c’est inimaginable ! » Alors il retourne sur le chemin pour rejoindre le moine et lui dit : « Je vous remets la pierre, je vous remets votre trésor parce que je pourrais perdre mon âme avec cette pierre. Je vous la remets, mais vous gardez quelque chose, il y a quelque chose que vous n’avez pas voulu me dire, quelque chose que vous n’avez pas voulu me montrer ? Montrez-moi la pierre, montrez-moi comment vous avez pu donner cette pierre avec autant de liberté ? Dites-moi votre secret, dites-moi ce qui vous habite, racontez-moi votre bonheur, votre liberté intérieure ? Et le moine était bouleversé parce le pèlerin lui a fait réaliser qu’il lui donné la pierre mais pas son secret. Les gens qui nous regardent, les gens qui nous entourent ont besoin de savoir : « Quel est ton secret, qu’est-ce qui te fait battre le cœur, qu’est-ce qui te donne des ailes, qu’est-ce qui fait qu’après tant d’années tu es encore en amour ? Avec toutes les déceptions que tu as, qu’est-ce qui fait que tu remettrais des enfants au monde ? Les gens ont besoin de notre témoignage, ils ont besoin de notre foi, ils ont besoin de nos convictions.

Il y a une très belle prière de George Madore qui dit : « Viens Esprit Saint dans notre Église, secoue-la de sa torpeur, de sa léthargie, renouvelle-nous dans l’audace, une jeunesse de cœur. Esprit Saint, viens comme un bon vent qui ravive les braises, comme un feu qui brûle nos scories, comme une eau qui fait germer la vie. » Ah, si on était capable de raconter l’histoire de notre bonheur comme Jésus l’a fait, être Parole, être page d’Évangile, être un original dans notre façon de vivre la foi, dans notre façon de vivre l’Évangile, parce que chacun de nous on a une page d’évangile à refléter pour les gens.

Que tous ceux qui me voient te voient Seigneur
Que tous ceux que me rencontre te rencontrent
Que tous ceux qui me croisent en chemin
puissent te découvrir et trouver le bonheur, trouver leur secret
Que tous ceux qui me voient te voient Jésus
et qu’ils t’aiment et qu’ils te trouvent  à jamais !

Évangile : Luc 1, 1-4; 4, 14-21

1ère lecture : Néhémie 8, 1-6.8-10

Psaume 18, 8-10.15

2e lecture : 1 Corinthiens 12, 12-30

 

TAGS: , , ,

2 commentaires

  1. Lyne Tremblay dit :

    Cher Christian,

    Quel prêtre tu fais, quel prêtre tu es, quel Jésus tu transmets. Merci! pour tous ceux et celles qui auront la grâce de t’entendre et de te réentendre. Merci! de vouloir tant améliorer notre monde et de vouloir transmettre ce message d’espérance et d’Amour que seul Notre Dieu peut nous donner. Union de prière avec toi au coeur même de la misère où l’Amour est au creux de la passion. Lyne T. ( centre de l’Écoute, Jonquière).

    • Maurice Belley dit :

      Félicitation Christian,

      Merci de répendre un feu de joie sur la terre en nous rappelant que nous sommes le coeur de Jésus afin de le faire connaitre et aimer.

Laissez un commentaire