Commentaire du 26 mai 2013 / Christian Beaulieu (5e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Christian Beaulieu a été ordonné prêtre en 1968. Il est actuellement directeur général de l’Institut Séculier Pie X de Charlesbourg, et en 1985 il a fondé « Le Pharillon », maison d’aide pour jeunes en difficulté. En plus d’avoir écrit plusieurs ouvrages à succès sur la spiritualité chrétienne, il prêche de nombreuses retraites et ressourcements spirituels annuellement. http://www.ispx.org

– Gino Fillion : guitare, caméra et montage visuel.

« La Sainte Trinité : une fête qui parle de l’originalité de chacune des personnes de la Trinité / L’importance de notre unicité / Voir au-delà des apparences / Pour évangéliser il faut donner le goût de Dieu / On s’ennuie dans nos églises / Une prière à Marie notre mère. »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : L’Esprit nous conduira vers le mystère de Dieu (Jean 16, 12-15)
J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. 

1ère lecture : La Sagesse est avec Dieu dès le commencement (Proverbes 8, 22-31)
Le Seigneur m’a faite pour lui au commencement de son action, avant ses oeuvres les plus anciennes. Avant les siècles j’ai été fondée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre. Quand les abîmes n’existaient pas encore, qu’il n’y avait pas encore les sources jaillissantes, je fus enfantée. Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée. Alors que Dieu n’avait fait ni la terre, ni les champs, ni l’argile primitive du monde, lorsqu’il affermissait les cieux, j’étais là. Lorsqu’il traçait l’horizon à la surface de l’abîme, chargeait de puissance les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme, lorsqu’il imposait à la mer ses limites, pour que les eaux n’en franchissent pas les rivages, lorsqu’il établissait les fondements de la terre, j’étais à ses côtés comme un maître d’oeuvre. J’y trouvais mes délices jour après jour, jouant devant lui à tout instant, jouant sur toute la terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes. 

Psaume 8, 4-9

R/ O Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand, ton nom, par tout l’univers !

À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?

Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.

Les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux. 

2ème lecture : Dans l’Esprit nous sommes en paix avec Dieu par le Christ (Romains 5, 1-5)
Dieu a donc fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a donné, par la foi, l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu. Mais ce n’est pas tout : la détresse elle-même fait notre orgueil, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la valeur éprouvée ; la valeur éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

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Commentaire du 26 mai janvier 2013 (146e) – La Sainte Trinité (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c
.q.

La Sainte Trinité et la diversité des personnes

L’abbé Christian Beaulieu

Alors nous sommes en fin de mai, c’est aujourd’hui la fête de la sainte Trinité, ce Dieu qui est Père, ce Dieu qui est Fils, ce Dieu qui est Esprit Saint, l’échange : tout l’amour donné du Père, tout l’amour tout reçu du Fils, tout l’amour échangé de l’Esprit. Une fête pour nous dire qu’on a été fait à l’image et à la ressemblance de Dieu et pour nous dire que chaque être humain est aussi différent de l’autre qu’une rose rouge est différente d’une rose blanche. Dans la Trinité, ils sont originaux. Le Père n’est pas le Fils, c’est un monde entre les deux; le Fils, ce n’est pas l’Esprit Saint, on est différent, chacun avec ses différences, chacun avec son originalité, chacun avec ce qu’il a d’unique au monde. La fête de la Trinité c’est pour nous dire aussi que chacun on est appelé à faire une différence dans notre monde. Et si j’ai été fait pour ce temps-ci de notre monde, de l’histoire, ma mission est unique. Et si ma pierre, mon originalité, mon unicité ne sont pas là, il y a quelque chose qui va manquer dans la grande mosaïque du monde.

Alors, une pensée de Patrice de la Tour du Pin : « l’écorce d’un texte, l’écorce de nos vies protège le fruit qui est caché. Derrière l’enveloppe, derrière l’écorce, il y a un fruit. Comment savourer le fruit si nous ne nous donnons pas le temps de percer l’écorce ? Percer les mots, percer l’au-delà de la personne, l’au-delà des apparences, l’au-delà de ce qu’on dit des gens. Dernièrement, il y a quelque temps, le Journal La Croix a interviewé Monseigneur  Gérald-Cyprien Lacroix, on lui a posé quelques questions. C’était à la fin du Synode des évêques sur la Parole, sur la Nouvelle Évangélisation. Et Monseigneur Lacroix faisait remarquer ceci : « Au Québec, nous sommes confrontés à un puissant mouvement d’éloignement de nos églises, confrontés de plein fouet au tsunami de la sécularisation. Nous avons besoin de prendre les grands moyens pour rejoindre les gens, les grands moyens, non pas d’abord pour les convaincre mais pour leur donner le goût.

La meilleure façon d’évangéliser, c’est de donner le goût. Si ça nous fait battre le cœur, si ça nous donne des ailes, pourquoi ça ne leur donnerait pas des ailes, parce que vous savez, dans un message à la radio, pour un message des conférenciers, ce qui touche les gens le plus, ce n’est pas ce qui est dit, c’est la passion avec laquelle c’est dit. Les croyants, si on était capable d’entrer dans le mystère de la Trinité et de laisser le cœur de Dieu battre dans notre cœur et laisser l’Esprit nous refaire dans notre jeunesse, dans notre beauté, nous donner de l’attrait pour que les gens aient le goût de ce que l’on porte. Aujourd’hui dans la Parole de Dieu, on dit dans la deuxième lecture : « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » Et si l’Esprit Saint nous est donné, ça nous donne vraiment une audace, une jeunesse, une fraîcheur, une nouveauté pour vraiment déplacer des montagnes. J’aime beaucoup la remarque de Hans Kung qui dit : « chaque génération doit repartir à neuf ». Il faut trouver de nouveaux mots pour dire l’évangile éternel, trouver de nouveaux mots pour le dire aux gens. Le dire par nos vies, le dire par nos gestes, le dire par nos regards, le dire par nos silences, le dire par l’accueil des gens.

Paul Claudel avait une réflexion – il y a plusieurs années – « L’évangile n’a pas épuisé sa mission, l’Église du Québec n’a pas épuisé sa mission. À chaque génération qui se lève, il y a quelque chose d’ancien et de nouveau à enseigner, quelque chose qui résonne à nos oreilles comme si c’était la première fois qu’on l’entendait. Et Jésus invente toujours. Moi, j’ai été impressionné dernièrement à tomber sur une réflexion de Maurice Zundel qui date de 50 ans : « Alors que des milliers de gens se font geler pendant des heures pour assister à une compétition sportive, nos églises sont difficiles à remplir parce qu’on s’y ennuie, parce qu’on baille aux corneilles, parce que ce n’est pas une aventure passionnante qui nous est proposée. On ne nous présente pas la religion, le christianisme comme une découverte, comme un jaillissement toujours nouveau. On ne sent pas que les gens croyants, chrétiens, sont dans une aventure incroyable, avec une saveur inépuisable. » Il faut trouver des nouvelles façons de dire au monde leur beauté, leur richesse, de dire au monde que le monde est ce qu’il est, qu’il a besoin de bras, de visages, de mots et d’eux pour transformer notre Église et notre monde. On a une mission extraordinaire, merveilleuse, mais il faut que le Seigneur nous donne, que l’Évangile prenne mains, prenne  corps, prenne des yeux, prenne bras à travers chacun de nous.

Il y a quelques années une grand-mère me racontait qu’elle était allée faire ses emplettes dans un Centre d’achat pour Noël. Et la grand-mère voit une enfant les yeux collés sur la vitrine qui regarde les cadeaux de Noël, et elle ressent que cet enfant n’aura pas grand-chose à Noël. Elle la fait entrer, elle la fait parler et lui fait raconter ce qu’elle aimerait avoir à Noël. Et la grand-mère avant de sortir, va acheter les cadeaux de Noël. À la sortie, l’enfant lui dit : « Grand-mère, est-ce que vous êtes Dieu vous ? » – « Non, pourquoi tu me demandes ça ? » « Grand-mère, ce que vous m’avez donné comme cadeau de Noël, c’est justement ce que j’avais demandé à Dieu, puis vous me l’avez donné. » Et la grand-mère de dire : « Je ne suis pas Dieu, mais toi, tu es l’enfant de Dieu, toi tu es importante. » Dire au monde comment il est important, dire au monde comment il est grand, merveilleux et comment on a besoin de lui  pour refaire notre monde, pour bâtir notre monde.

Étant donné qu’on est le dimanche de la Trinité mais aussi le mois de la Vierge Marie, je finis par une prière : « Marie, refuge des pécheurs, regarde tant de misères, tant de pauvres, tant de faibles, tant d’esclaves de leurs passions, de leurs dépendances,  d’alcool,  de drogues, de leur affectivité blessée, d’une sexualité qu’ils ne peuvent plus maîtriser, tant de cœurs angoissés. Marie, notre Mère, nous t’en prions. Vois leur désolation, entends le cri de nos prières, supplie Jésus à notre place, tu sais bien qu’il ne peut pas rien te refuser. Alors nous le te demandons, montre-nous vraiment que tu es la mère de miséricorde.

Évangile : Jean 16, 12-15

1ère lecture : Proverbes 8, 22-31

Psaume 8, 4-9

2e lecture : Romains 5, 1-5

 

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