Commentaire du 26 février 2012 / Pierre Desroches (78e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page. 

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : caméra, composition de la musique et arrangements, direction des comédiens, montage des images / Anne-Sylvie Gosselin : narratrice / Jean-François Lépine : Jésus.

– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=26/02/2012

« Le désir qui est dans le cœur de Dieu n’est jamais celui de la destruction / Mourir à notre péché, c’est mourir à ce qui n’est pas Dieu / Jésus, comme son Père, vient mener le combat avec nous / Aucun homme ne peut échapper à être tenté / L’image des bêtes sauvages évoquent ce qui nous dévore, ce qui nous menace. »

—————————————————————————————–

Évangile : Jésus au début de sa mission (Marc 1, 12-15)
Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » 

1ère lecture : Dieu fait une alliance avec l’homme (Genèse 9, 8-15)
Après le déluge, Dieu dit à Noé et à ses fils : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous, avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous : les oiseaux, les animaux domestiques, toutes les bêtes sauvages, tout ce qui est sorti de l’arche pour repeupler la terre. Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. » Dieu dit encore : « Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous, pour toutes les générations à venir : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l’arc-en-ciel paraîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants, et les eaux ne produiront plus le déluge, qui détruit tout être vivant. »

Psaume 24, 4-10.14

R/ Tes chemins, Seigneur, sont amour et vérité pour qui garde ton alliance

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, ne m’oublie pas.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

2ème lecture : L’eau du baptême nous sauve de nos péchés (1 Pierre 3, 18-22)
Frères, le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a été rendu à la vie. C’est ainsi qu’il est allé proclamer son message à ceux qui étaient prisonniers de la mort. Ceux-ci, jadis, s’étaient révoltés au temps où se prolongeait la patience de Dieu, quand Noé construisit l’arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, huit en tout, furent sauvées à travers l’eau. C’était une image du baptême qui vous sauve maintenant : être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ qui est monté au ciel, au-dessus des anges et de toutes les puissances invisibles, à la droite de Dieu.

——————————————————————————————————

Commentaire du 26 février (78è) – 1er dimanche du Carême (année B)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

L’arrestation de Jean le Baptiste n’arrêtera pas la proclamation du Règne de Dieu

L’abbé Pierre Desroches

Bienvenue  mes amis ! Cette semaine nous avons la chance d’entrer en Carême. Les paroles qui vont nous être transmises vont nous parler beaucoup « d’eau ». Et je vous rappelle que nous aurons, comme la semaine passée, la chance d’avoir, suite à cette prédication, la proclamation de la Parole qui sera faite par notre amie. La première Parole nous parle du déluge, le déluge vient d’être terminé et Dieu parle de l’Alliance nouvelle et que les hommes, que tous les vivants ne seront plus détruits et qu’il va mettre au milieu des nuages l’arc-en-ciel qui va rappeler cette promesse qu’il a faite à l’humanité. C’est un texte qui nous  donne cette conviction et qui nous rappelle que le désir qui est dans le cœur de Dieu, ce n’est jamais celui de la destruction, c’est celui de la vie en plénitude et  que cette image de l’eau, qui vient détruire va préfigurer pour les chrétiens, le baptême.  Ce que souvent on ne sait pas dans le rite du baptême, c’est que l’eau dans laquelle nous sommes plongés c’est celle de la mort du Christ. Pourquoi on est plongé dans la mort du Christ, parce que c’est la seule mort qui est vaincue et c’est celle qui inaugure une humanité nouvelle et celui qui est à la tête c’est bien évidemment Jésus Christ.

C’est pourquoi nous allons retrouver dans la deuxième lecture, un des textes de Pierre qui nous dit que « le Christ est mort pour les péchés une fois pour toutes. » Mourir pour les péchés, c’est mourir à ce qui n’est pas Dieu, ce qui nous coupe de Dieu, ce qui nous éloigne de Dieu. On n’a pas besoin de le refaire nous dit Pierre, c’est fait une fois pour toutes, c’est accompli en Jésus Christ. On a tout seulement à s’inscrire dans cette réalité, dans cette manière d’être, dans cette manière de vivre. « Et lui le juste est mort pour les coupables pour  que nous puissions être introduits devant Dieu. » Juste, j’aime beaucoup entendre ce mot là parce ça signifie être ajustés, être comme Dieu. La grande justice de Jésus c’est d’être comme son Père et il ne vient pas nous juger, il ne vient pas nous condamner, il ne vient pas donner plus de poids à notre péché, il vient  nous en libérer, il vient le vaincre, mener le combat avec nous, pour nous. Et « dans l’esprit il a été rendu à la vie », alors c’est le chemin que nous sommes appelés à vivre, d’être rendus à cette vie, plutôt que de, constamment, aller nous replier dans ce qui nous éteint, dans ce qui nous détruit.

Et l’Évangile qui va nous être proposé en ce dimanche, c’est « Jésus qui vient d’être baptisé et l’Esprit le pousse au désert, et dans le désert, il reste quarante jours pour être tenté par le diable, par Satan. » C’est étrange comme introduction « d’être poussé par l’Esprit au désert pour être tenté », mais c’est une réalité qu’aucun homme ne peut échapper parce que nous sommes tous appelés au combat, nous avons tous une lutte à mener. Et cette lutte-là, Jésus n’en sera pas épargné. On nous dit « qu’il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient. » Il y a une double réalité, je pense que l’image des bêtes sauvages peut évoquer toutes sortes de choses qui nous dévorent, qui nous menacent. Alors il y avait cette dimension-là, mais il y avait une autre dimension c’est celle de la vie plus spirituelle, qui pour moi n’est pas désincarnée, mais « les anges qui le servaient », il y avait aussi toute cette présence qui pouvait être signifiée, manifestée à travers sa réalité du désert.

« Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ». J’aime beaucoup entendre cela aussi parce que je me dis que  Jésus savait que son cousin avait été arrêté, qu’on ne voulait pas que cette proclamation puisse se poursuivre,  ça n’arrête rien parce que lui va continuer  ce qu’avait initié et  annoncé Jean-Baptiste, et il va vouloir faire connaître cette Bonne Nouvelle de Dieu à tous les hommes. « Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est tout proche ». C’est ce que le Carême nous donne de vivre, d’expérimenter que les temps sont accomplis et que Dieu n’est pas loin, il n’est pas distant, il est à proximité et on va s’exercer à la toucher et à la reconnaître cette proximité jour après jour, semaine après semaine. « Convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle ».  Convertissez-vous, c’est tournez-vous vers Dieu. La Bonne Nouvelle c’est que ce n’est le péché qui va vous dominer pour l’éternité mais c’est l’amour de celui qui, de toute éternité, veut vous sauver, veut votre salut, veut votre accomplissement.  Je vous invite à entendre proclamer cette Parole.

TAGS: , ,

0 commentaires

Vous pouvez être le premier à laisser un commentaire

Laissez un commentaire