Commentaire du 24 avril 2011 / Pierre Desroches (32e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.– Gino Fillion : composition, guitare, caméra et montage.

«Nos dimanches réactualisent la célébration pascale / Jésus ouvre un chemin qui ne peut plus se refermer / Le tremblement de terre indique qu’une fondation a été ébranlée, qu’une réalité a bougé / Vous, soyez sans crainte, quand les autres sont paralysés, comme les gardes du tombeau / Comme le linceul, la mort est maintenant rangée. »

– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=24/04/2011

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PÂQUES
Évangile : Les femmes au tombeau (Matthieu 28, 1-10)
Après le sabbat, à l’heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, furent bouleversés, et devinrent comme morts. Or l’ange, s’adressant aux femmes, leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : ‘Il est ressuscité d’entre les morts ; il vous précède en Galilée : là, vous le verrez !’ Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent et,  lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Épître : Le baptême nous donne la vie nouvelle du Christ mort et ressuscité (Romains 6, 3b-11)
Frères, nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. Car, si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que cet être de péché soit réduit à l’impuissance, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché. Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir. Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant. De même vous aussi : pensez que vous êtes morts au péché, et vivants pour Dieu en Jésus Christ.

Psaume 117, 1.4, 16-17, 22-23
R/ Alléluia, alléluia, alléluia !

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort ! »
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’oeuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux..

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Commentaire du 24 avril 2011 (32è) – Dimanche de Pâques (année A)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Pâques : Un ange met fin à une recherche et ouvre à une mission

L’abbé Pierre Desroches

Bonjour mes amis ! Nous arrivons dans la semaine où nous allons bientôt vivre la célébration pascale ; première célébration qui a rassemblé les disciples. C’est de cette célébration que découle tous nos dimanches qui ne sont qu’une réactualisation de ce grand événement qui est le cœur de la foi chrétienne. Les textes nombreux qu’on va entendre en cette soirée vont nous faire saisir constamment la victoire de la vie sur la mort, et aussi, toute cette présence active et agissante du Dieu de Jésus Christ en faveur de l’humanité qui, finalement, vient toujours se rebuter sur les mêmes écueils, mais dont le Fils va en sortir victorieux. Il va ouvrir pour nous le chemin qui ne peut plus se refermer.

Je vais plus particulièrement me centrer sur l’Évangile de la Vigile pascale pour vous partager une réflexion. C’est celui de l’Évangile de Matthieu où on nous dit : « Après le sabbat à l’heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l’autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus. » C’est intéressant d’abord qu’on nous dit qu’elles viennent au tombeau après le Sabbat. Cela nous dit que toutes les exigences religieuses du judaïsme sont respectées. Les femmes ne se rendent donc pas au lieu de l’ensevelissement tant et aussi longtemps que ceci ne leur est pas autorisé par cette loi qui vient chaque samedi orienter le quotidien de nos frères Juifs. Après ce sabbat, et dans le respect de ce sabbat, comme si Dieu lui-même le respectait, on nous dit que va commencer le premier jour de la semaine. Voilà l’événement nouveau, une nouvelle semaine de création, une nouvelle création qui va être toute cette découverte du christianisme, de la personne même de Jésus, de sa mission et de son accomplissement.

« Et elles vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus. » Pour moi, c’est aussi une expérience qui est intéressante parce que lorsqu’Il t’échappe, lorsqu’Il est comme dans la mort, il te reste un lieu pour T’en approcher, et c’est le tombeau. Donc, ces femmes vont se rendre au tombeau et vont vivre une expérience. Et on nous dit : « Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ». Si on demandait probablement aux gens du Japon qu’est-ce que ça veut dire durant ces temps-ci, ils pourraient nous exprimer longuement leur expérience du tremblement de terre. Et le tremblement de terre ça nous dit au plan symbolique qu’il y a une fondation qui a été ébranlée, il y a une réalité qui a bougé. Et lorsque nos fondations bougent, ça nous met en grande insécurité parce qu’on est habitué d’avoir des points d’appui qui nous donnent une solidité et une stabilité. Lorsque nos points d’appui n’y sont plus, c’est comme si on se retrouvait dans une angoisse et dans des inquiétudes que l’on peut comprendre. « L’Ange du Seigneur descendit. »  Et voilà qu’on entre dans le langage du ciel. « L’Ange du Seigneur descendit dans ce tremblement de terre… » C’est comme s’il va y avoir une présence, une Parole qui va s’adresser au cœur même de cette inquiétude et de cette angoisse. On nous dit que «  l’Ange du Seigneur s’assoit sur la pierre, » un peu comme Jésus était peut-être assis au puits de la Samaritaine, ils sont assis, eux, sur le roc, ils sont assis sur cette force qui est le signe d’une fondation tout à fait nouvelle. On nous dit « qu’il est en vêtements blancs. » Ça reprend même l’image qu’on a vue dans le texte de la transfiguration.

« Et les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent furent bouleversés et devinrent comme morts. » Alors ils ne sont pas du tout ouverts, ils ne sont pas capables de présence, ils sont terrifiés, terrassés, parce qu’ils doivent être en train de s’interroger sur leur propre vie. Si eux, qui ont mission de garder ce corps, et que celui-ci disparaissait, que va-t-il leur advenir ? Ils sont complètement paralysés. L’ange va  s’adresser à ces femmes frêles qui elles ne sont pas paralysées et il leur dit ces paroles intéressantes : « Vous, soyez sans crainte ». Je ne sais pas si cette parole a déjà retenti dans votre vie alors que plein de personnes s’inquiétaient, étaient comme paralysées, que vous faisiez l’expérience de dire : « Vous, soyez sans crainte. » « Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié ». L’ange est très au courant de leurs intentions. Elles cherchent un Crucifié. Et voici : « Il n’est pas ici, il est ressuscité. » C’est comme si l’ange leur dit : ce n’est plus l’heure du Crucifié, c’est l’heure du Ressuscité. Votre recherche, elle est authentique, votre recherche, elle est bonne, mais votre recherche ne peut pas advenir parce que le Crucifié n’est plus.

« Et voici l’endroit où il reposait. » On montre le lieu de la mort, on montre le linge, le linceul qui enveloppait le mort, rangé à sa place, un peu comme si la mort était maintenant rangée, elle était pliée, elle était dans l’ordre et non plus dans le désordre. Puis l’Ange va dire : « Vite, allez dire à ses disciples, Il est ressuscité d’entre les morts, il vous précède en Galilée, vous le verrez ! Voilà ce que j’avais à vous dire. » L’Ange met fin à une recherche et il ouvre sur une mission. Le Ressuscité ne leur est pas montré mais elles reçoivent cette mission d’aller annoncer aux disciples qui n’ont pas risqué de venir au tombeau, que Jésus est maintenant ressuscité. Et on nous dit : «  Elles quittèrent le tombeau tremblantes et toutes joyeuses. » Elles avaient des sentiments peut-être mitigés. Elles passaient de cette incroyable nouvelle inattendue, à parfois comment seraient-elles reçues, mais tout se bousculait en elles, mais il semble que la joie prenait le dessus et elles coururent porter la Bonne Nouvelle aux disciples. Avoir une bonne nouvelle à donner quand on était à la recherche d’un mort crucifié, c’est qu’il s’est passé quelque chose qui dépasse l’imagination. Et elles s’approchent parce que tout à coup  Jésus vient à leur rencontre. Donc, ce n’est  plus à travers le médium des anges mais c’est à travers un contact réel où Jésus va s’approcher. Et on nous dit « qu’elles vont lui saisir les pieds », probablement parce qu’elles sont toutes prosternées et elles ne sont pas terrassées de crainte ou de peur mais elles sont dans cet émerveillement qui fait qu’elles lui saisissent les pieds.

Et Jésus leur dit cette Parole : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils se rendent en Galilée car c’est là qu’ils me verront. » La rencontre du Ressuscité nous fait courir vers les disciples, nous fait reconnaître et retrouver une communauté et cette communauté n’est pas invitée à se replier sur elle-même, mais elle ne peut retrouver le vivant qu’en allant dans la Galilée. Le Ressuscité n’est pas un don qui est fait pour le Temple mais qui est fait pour le monde et ce n’est que dans la mesure où nous apportons cette Bonne Nouvelle au monde et que nous témoignons de notre expérience que nous pouvons le rencontrer. Les disciples ne sont pas invités à aller s’enfermer pour dire des louanges à Jérusalem mais dans la rencontre des frères et de dire aux frères qu’eux aussi sont maintenant envoyés dans ce même monde où doit retentir la Nouvelle puisque c’est pour ce monde qu’il est venu.  Joyeuse fête de Pâques !

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1 commentaire

  1. Anthony Mastracchio dit :

    Cette piece instrumentale est ma préféré. Beau travail Gino

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