Commentaire du 23 juin 2013 / Christian Beaulieu (6e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Christian Beaulieu a été ordonné prêtre en 1968. Il est actuellement directeur général de l’Institut Séculier Pie X de Charlesbourg, et en 1985 il a fondé « Le Pharillon », maison d’aide pour jeunes en difficulté. En plus d’avoir écrit plusieurs ouvrages à succès sur la spiritualité chrétienne, il prêche de nombreuses retraites et ressourcements spirituels annuellement. http://www.ispx.org

– Gino Fillion : guitare et orchestration, caméra et montage visuel.

« Le christianisme : comme un sport extrême / Être prêt à tout pour suivre le Christ sauf… / Faire face à nos réserves par rapport au Christ / Le succès, la gloire, mais pas la croix et la souffrance / Pierre qui ne veut pas un messie fragile / Quand un NON cache un OUI futur / Sortir des églises pour aller vers les gens. »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : Confession de foi de Pierre et annonce de la Passion (Luc 9, 18-24)
Un jour, Jésus priait à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Pour la foule, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prit la parole et répondit : « Le Messie de Dieu. » Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne, en expliquant : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Il disait aussi à la foule : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. 

1ère lecture : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé (Zacharie 12, 10-11; 13,1)
Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication. Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ; ils feront une lamentation sur lui comme sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement comme sur un premier-né. En ce jour-là, il y aura grande lamentation dans Jérusalem. En ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure. 

Psaume 62, 2-6, 8-9 

R/ Levons les yeux vers le Seigneur : il nous sauve par sa croix.

Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !

Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient. 

2ème lecture : La foi au Christ surmonte les barrières entre les hommes (Galates 3, 26-29)
Car en Jésus Christ, vous êtes tous fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni juif ni païen, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus.  Et si vous appartenez au Christ, c’est vous qui êtes la descendance d’Abraham ; et l’héritage que Dieu lui a promis, c’est à vous qu’il revient.

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Commentaire du 23 juin 2013 (150e) – 12e dimanche du Temps ordinaire (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q. 

Confession de foi de Pierre et annonce de la Passion 

L’abbé Christian Beaulieu 

Aujourd’hui on est à la veille de la fête de saint Jean-Baptiste et on nous fait réfléchir aujourd’hui sur saint Pierre, l’apôtre. Si j’avais à donner un titre à donner  à notre rencontre aujourd’hui à partir de cet évangile qui nous est proposé. Les chrétiens on est appelé à faire du sport extrême. Dernièrement, il y a eu une rencontre avec des gens qui étudient pour devenir prêtres et je crois que c’est l’abbé Côté du Grand Séminaire de Québec qui a invité les jeunes à répondre à cette invitation que Jésus leur fait pour du sport extrême. On est appelé à une grande aventure, avec des risques, c’est un appel à se donner corps et âme à Jésus. 

Aujourd’hui, c’est Jésus qui pose les questions aux disciples et particulièrement à Pierre. « Qu’est-ce que les gens disent de moi ? » « On dit que tu es comme Élie, on dit que tu es Jean-Baptiste, on dit que tu es un grand prophète ». « Vous, qu’est-ce que vous dites ? » Il faut répondre à cette question-là. Qui est Jésus pour toi ?  Est-ce qu’il est encore le Maître de ta vie ? L’as-tu rencontré ? As-tu été séduit ? As-tu été vraiment conquis par ce Maître ? Ton cœur bat-il encore pour Lui ? Alors Jésus pose la question :   « Qui suis-je pour vous ? »  Et Pierre va sortir les plus beaux mots : « Moi je donnerais ma vie pour toi, tu es les Messie, j’irais n’importe-où, j’irais jusqu’au bout du monde pour toi, pour un tel Maître. Et Jésus, un peu plus tard va lui dit : « Pierre, Pierre, je comprends que tu es un homme généreux, mais es-tu prêt à donner ta vie pour moi, es-tu prêt à ce que je donne ma vie ? »  Pierre était prêt à tout pour Jésus mais pas de porter sa croix, pas à l’acceptation des souffrances. Moi j’ai une question à laquelle on pourrait répondre aujourd’hui concernant cet évangile-là. C’est comme si répondre à la question de Jésus, t’es prêt à quoi, dans ta vie ? « Tout, tout, tout, Seigneur, tu peux tout me demander, je suis prêt à tout, mais pas à ça. Ne me demande jamais ça. Les autres choses oui, mais ça, non. Il faut nommer cette partie de notre vie qui n’est pas donnée à Dieu, cette partie de nous-mêmes qui est notre réserve. C’est un coin secret, c’est un coin caché de nous-mêmes qu’on n’arrive pas à donner pour suivre Jésus. 

Pierre, c’est quelqu’un qui est sympathique. Pierre, c’est notre image. Pierre c’est le généreux, c’est Pierre le fort, c’est Pierre le donné, c’est un battant, un combattant, c’est un homme vraiment exceptionnel, mais… pas la souffrance,  pas la croix. Le succès, la gloire, mais… Pierre est émouvant. Moi, il m’émeut tout le temps. Vous savez quand je l’entends dire pendant la Passion de Jésus, Pierre qui n’est plus capable de le suivre, c’est trop dur et qu’il dit : « non, non, non, je ne le connais pas, non, ce n’est pas celui que j’ai connu, que j’ai rencontré, je ne veux pas un Messie défiguré, je ne veux pas un Messie qui souffre, je ne veux pas un Messie qui est fragile. Non, non, non ! Ils sont beaux ces trois « non ». Il faut les entendre quand on les dit. Il faut entendre nos enfants, nos adolescents quand ils disent non, non, non. Les plus gros « non » qu’on peut dire, annoncent les plus beaux « oui » qui s’en viennent. 

Devant des jeunes qui disent « non » je suis très à l’attention parce que j’ai comme une impression, une intuition qu’ils sont en train de refuser des « oui » ; ce sont des larmes qui annoncent un grand changement dans leurs cœurs. Pierre, je le trouve touchant, je le trouve beau. Dans sa façon de suivre Jésus il nous ressemble tellement… Pierre, le fier, le fier-à-bras, le grand qui va s’écrouler. J’aime beaucoup cette légende qui dit qu’un jour Pierre n’en pouvait plus, il était à Rome et n’était plus capable de suivre Jésus, c’était trop exigeant, ça demandait trop, et la légende dit qu’il se serait sauvé de Rome pour aller se réfugier à quelque part, se cacher de l’appel de Dieu. Et on dit que Jésus l’aurait rencontré sur le chemin et que Jésus l’aurait regardé : « Quo vadis Pierre? » « Où vas-tu Pierre? » Et Pierre aurait répondu : « Je te fuis Jésus ». Et Jésus lui aurait : Pierre, bon, très bien. Et Pierre s’est repris. 

Alors, aujourd’hui on va demander dans cet Évangile de voir Pierre avec toute sa générosité, avec toute son ardeur, d’être capable de mettre nos pas dans les pas de Jésus, nos mains, dans les mains de Jésus, notre regard dans le regard de Jésus et il va nous faire voir les pauvres, il va nous faire voir les petits, il va nous faire voir les abandonnés, il va nous faire voir tous ceux qui ne sont pas rejoints. Devant les gens qui quittent l’église, qui ne viennent plus à nos célébrations, comme ça me pose question, parce que je me dis parce qu’à ce moment-là, il va falloir sortir de l’église, des bâtiments de l’église pour aller sur le terrain. Ceux qui sont du dehors, on va les inviter à venir mais par notre attrait. Ceux qui sont dans l’église, saloir descendre les escaliers, les marches du temple pour aller dans le parvis des gens, là où se trouvent les gens éloignés de l’Église et qui sont seuls, ceux qui se posent des questions, les abandonnés, aller leur tendre la main, aller les chercher là où ils sont pour leur lancer l’appel qu’ils sont appelés par Dieu, qu’ils sont aimés par Dieu et que Dieu croit en eux. 

Ce jeune drogué, un jour qui avait beaucoup de difficultés et à qui on avait dit : « Est-ce que tu sais que Dieu croit en toi » et qui avait répondu « non je ne crois pas en moi. »  « Dieu croit en toi, il a une mission pour toi, Dieu a un appel pour toi, Dieu a un projet extraordinaire pour toi quel que soit ton âge, quelle que soit ta situation de santé, quelle que soit ta condition de vie ; dans un mariage difficile, dans un projet de mariage qui a été avorté, Dieu continue à avoir besoin de toi, à compter sur toi et à être avec toi. Et je te laisse avec une prière parce que des fois pour suivre Jésus, pour aller de l’avant, il faut se remettre en prière, il faut aller chercher la prière, une prière d’enfant : 

« Seigneur, vers je tends l’oreille, apprends-moi à écouter, à faire silence en moi pour entendre le chant, les murmures de l’Esprit, les gémissements de l’Esprit et les cris du peuple qui souffre autour de nous. Seigneur, apprend-moi donc à écouter la voix multiple des personnes, leurs plaintes, leur étonnements, leurs émerveillements, apprends-moi à écouter les événements, que chaque personne devienne pour moi une révélation de toi, donne-moi un cœur qui écoute, un cœur qui sache en toutes choses saisir les murmures de ta présence. Parle Seigneur, ton serviteur écoute. »

Évangile : Luc 9, 18-24

1ère lecture : Zacharie 12, 10-11; 13, 1

Psaume 62, 2-6, 8-9

2e lecture : Galates 3, 26-29

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