Commentaire du 21 avril 2013 / Pierre Desroches (132e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition de la musique et arrangement pour orchestre, caméra, mixage et montage visuel.

« La fureur des juifs contre Paul et de Barnabé / Les païens qui étaient et sont encore privés de la libération qu’apporte l’Évangile / La vie éternelle est celle dont je suis plongé maintenant; c’est un don pour le présent / Pour qui donnons-nous notre vie, comme l’a fait le Bon Pasteur ? »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : Le Bon Pasteur donne la Vie à ses brebis (Jean 10, 27-30)
Jésus avait dit aux Juifs : « Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger). » Il leur dit encore : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. » 

1ère lecture : L’Évangile annoncé aux païens (Actes 13, 14.43-52)
Paul et Barnabé étaient arrivés à Antioche de Pisidie. Le Jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue. Quand l’assemblée se sépara, beaucoup de Juifs et de convertis au judaïsme les suivirent. Paul et Barnabé, parlant avec eux, les encourageaient à rester fidèles à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent tant de monde, ils furent remplis de fureur ; ils repoussaient les affirmations de Paul avec des injures. Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C’est à vous d’abord qu’il fallait adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens. C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux que Dieu avait préparés pour la vie éternelle devinrent croyants. Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Mais les Juifs entraînèrent les dames influentes converties au judaïsme, ainsi que les notables de la ville ; ils provoquèrent des poursuites contre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium, tandis que les disciples étaient pleins de joie dans l’Esprit Saint.

Psaume 99, 1- 3, 5

R/ Tu nous guideras aux sentiers de vie, tu nous ouvriras ta maison, Seigneur. 

Acclamez le Seigneur, terre entière,
servez le Seigneur dans l’allégresse,
venez à lui avec des chants de joie !

Reconnaissez que le Seigneur est Dieu :
il nous a faits, et nous sommes à lui,
nous, son peuple, son troupeau.

Oui, le Seigneur est bon,
éternel est son amour,
sa fidélité demeure d’âge en âge.

2ème lecture : La joie éternelle des rachetés (Apocalypse 7, 9.14b-17)
Moi, Jean, j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. L’un des Anciens me dit : « Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui siège sur le Trône habitera parmi eux. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, la brûlure du soleil ne les accablera plus, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »

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Commentaire du 21 avril 2013 (141e) – 4e dimanche de Pâques (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Comme le Bon Pasteur, pour qui donnons-nous notre vie ?

L’abbé Pierre Desroches

Bienvenue, on est encore une fois de plus à St-Enfant-Jésus du Mile-End. Aujourd’hui,  le premier texte qui nous est proposé est tiré de l’évangile annoncé aux païens : les Actes des Apôtres. Paul et Barnabé sont en train d’annoncer la Bonne Nouvelle et ils sont dans la synagogue. Beaucoup de Juifs, des convertis du judaïsme qui les suivent et c’est un peu décourageant, de fait, pour ceux qui avaient voulu faire disparaître Jésus, de voir qu’à nouveau, il y a des gens qui parlent en son nom et qui, de nouveau font signe au peuple, à la foule, et le dimanche d’après presque toute la ville se rassemble pour entendre la Parole du Seigneur.

Les Juifs sont remplis de fureur et j’imagine que Paul peut les comprendre parce qu’il faisait partie de ce groupe qui était vraiment rempli de fureur par rapport à ce que faisaient le chrétiens. Mais il est vraiment au centre du conflit et il est l’occasion de la fureur de ses frères juifs, et là on nous dit qu’ils les repoussent, ils font des affirmations, injurient Paul. Paul et Barnabé vont leur déclarer avec assurance – cela veut dire  que même les agressions, les menaces, même tous les stratèges pour faire peur n’enlèvent pas la solidité de Paul et de Barnabé. Et j’aime bien quand ils leur disent : « C’est à vous d’abord qu’il fallait adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous, nous tournons vers les païens. »

C’est incroyable de voir que les païens étaient privés de cette Parole. On ne venait pas leur annoncer, et pour moi, c’est un des grands défis de l’Église. La Parole de Dieu c’est souvent autre chose que ce que l’on pense. Mais la Parole de Dieu pour moi c’est une lumière sur mon identité, sur la réalité; c’est la Parole de Dieu qui va me permettre de tracer des routes qui vont me sortir de ce qui m’empêche d’être vivant, de ce qui m’empêche de pouvoir être en relation avec mes frères, avec mes sœurs, avec mon époux, mon épouse, mes enfants, ma famille, ce qui va m’affranchir d’une espèce de mal qui me ficelle et qui fait que je suis dans la tristesse, que je suis dans le désespoir. Alors, les païens n’avaient pas pu recevoir le service de la Parole, le service de la libération et là, Paul, on le voit, il va le faire dans cette communauté même si toutes les tribulations vont commencer, il est prêt à payer ce prix-là parce qu’il sait la valeur de ce qu’il expérimente et le don qu’il peut faire à ses frères humains.

Dans l’Évangile : « Je suis le Bon Pasteur et mes  brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle. » On voit trop la vie éternelle, on la conçoit trop comme celle qui arrive après qu’on soit mort. La vie éternelle, c’est celle dans laquelle je suis plongé maintenant. La vie éternelle, c’est une façon d’être, ce n’est pas un bien qu’on reçoit après avoir traversé de longues épreuves. Oui, pour entrer dans la vie éternelle, il faut vaincre les épreuves mais c’est un don pour ici et maintenant. Et quand on n’est pas dans la vie éternelle, on risque de ne pas être dans la vie du tout, puis on risque d’être dans le mensonge, dans la tromperie, on risque d’être égaré sur des chemins où l’on ne peut pas se trouver, puis l’on ne peut pas trouver l’amour qu’on cherche parce que finalement l’histoire de chacun de nous c’est une grande recherche de cet amour que Dieu nous a révélé qu’il nous donnait en son Fils Jésus Christ.

« Moi, je suis le Bon Pasteur ! » Je ne pense pas que lorsque Jésus dit ça il s’adresse juste à des prêtres, quand il nous dit cela, il veut nous donner une image de ce qu’il est venu faire ici sur cette terre, et le Bon Pasteur, il va le développer souvent et va nous dire que le Bon Pasteur c’est celui qui donne sa vie pour ses brebis. C’est pour qui on donne notre vie ? Est-ce qu’on est capable de mettre des noms sur les brebis qui nous sont confiées ? Parce que c’est ça notre vocation de baptisés. C’est d’être ce bon pasteur, cet envoyé qui va être témoin d’un amour qu’il a expérimenté et qu’il l’a tellement transformé, qu’il a vraiment le goût de partager cet amour-là avec ses frères et ses sœurs pour qu’ils puissent trouver enfin un peu la paix et le repos parce qu’ils seront comblés dans  une attente profonde qu’ils avaient de savoir qu’ils sont aimés de Dieu. Je vous convie à la mission et je vous souhaite de pouvoir aller bénir ceux par qui Dieu aussi veut vous bénir.

Évangile : Jean 10, 27-30

1ère lecture : Actes 13, 14.43-52

Psaume 99, 1-3.5

 2e lecture : Apocalypse 7, 9.14b-17

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