Commentaire du 20 mai 2012 / Pierre Desroches (91e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

 – Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.
– Gino Fillion : caméra, composition de la musique et arrangements, montage et mixage.

« Le baptême est un plongeon dans la mort du Christ qui nous amène au salut / Les fruits de l’Esprit chez Jean Vanier / Le croyant ne sera pas détruit par le mal / Même emprisonné, Paul n’est pas dans la terreur et reste centré sur la communauté plutôt que sur lui / Avoir la patience d’attendre le baptême de l’Esprit. »

– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=20/05/2012

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Évangile : L’ascension (Marc 16, 15-20)
 Jésus ressuscité dit aux Onze Apôtres : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. » Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. 

1ère lecture : L’ascension du Seigneur (Actes 1, 1-11)
Mon cher Théophile, dans mon premier livre j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le commencement, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel après avoir, dans l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis. C’est à eux qu’il s’était montré vivant après sa Passion : il leur en avait donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur était apparu, et leur avait parlé du royaume de Dieu. Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis. Il leur disait : « C’est la promesse que vous avez entendue de ma bouche. Jean a baptisé avec de l’eau ; mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours. »  Réunis autour de lui, les Apôtres lui demandaient : « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? » Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixés dans sa liberté souveraine. Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient :  « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » 

Psaume 46, 2-3, 6-9 

R/ Dieu monte parmi l’acclamation, le Seigneur aux éclats du cor

Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu par vos cris de joie !
Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable,
le grand roi sur toute la terre.

Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
Sonnez pour notre Dieu, sonnez,
sonnez pour notre roi, sonnez !

Car Dieu est le roi de la terre :
que vos musiques l’annoncent !
Il règne, Dieu, sur les païens,
Dieu est assis sur son trône sacré. 

2è lecture : (Éphésiens 4, 1-13)
Moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous encourage à suivre fidèlement l’appel que vous avez reçu de Dieu : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à coeur de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il n’y a qu’un seul Corps et un seul Esprit. Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous. Chacun d’entre nous a reçu le don de la grâce comme le Christ nous l’a partagée. C’est pourquoi l’Écriture dit :Il est monté sur la hauteur, emmenant des prisonniers, il a fait des dons aux hommes. Que veut dire : Il est monté ? — Cela veut dire qu’il était d’abord descendu jusqu’en bas sur la terre. Et celui qui était descendu est le même qui est monté au plus haut des cieux pour combler tout l’univers. Et les dons qu’il a faits aux hommes, ce sont d’abord les Apôtres, puis les prophètes et les missionnaires de l’Évangile, et aussi les pasteurs et ceux qui enseignent. De cette manière, le peuple saint est organisé pour que les tâches du ministère soient accomplies, et que se construise le corps du Christ. Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ.

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Commentaire du 20 mai 2012(91è) – L’Ascension (année B)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q. 

L’Ascension du Christ doit nous inciter à aller proclamer son message

L’abbé Pierre Desroches

Alors mes amis, aujourd’hui on va célébrer la fête de l’Ascension. On a voulu reproduire un peu l’atmosphère. Les disciples étaient avec Jésus sur la montagne, et nous aussi on est sur la montagne, on est au sommet de la ville de Victoriaville. On peut voir derrière moi des éléments de cette cité. Le premier texte qui nous est proposé pour la fête de l’Ascension, c’est un texte qui est tiré de l’évangile de Marc qui nous dit à peu près ceci : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. » « Proclamez la nouvelle dans le monde entier, » c’est sûr qu’on n’est pas très loin,  mais c’est déjà un bon départ d’être ici dans cette belle cité que j’espère que vous pouvez voir aussi bien que moi. Moi je l’ai dans le dos mais j’ai quand même un beau spectacle qui est devant mon visage. On nous dit que « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé». Il ne faut pas entendre cela comme si le baptême était un geste magique. Le sacrement veut exprimer quelque chose. Être baptisé, c’est être plongé dans la mort du Christ. On peut se demander pourquoi plonger quelqu’un dans une mort ? C’est que cette mort-là a quelque chose de particulier, c’est la seule mort qui a été vaincue. Et c’est pour cela que, d’être plongé dans la mort du Christ ça nous amène à un salut, à une victoire. C’est intéressant de le dire, je ne sais pas si on voit les clochers, mais en arrière il y a une  paroisse qui s’appelle Ste-Victoire. Ça nous amène à une victoire. Le baptisé c’est celui qui est capable de se tenir dans la mort sans être englouti, et cela, par le nom de Jésus Christ.

« Celui qui refusera de croire sera condamné » parce qu’il va douter, et en doutant du Christ il va douter aussi de la création qu’il est lui-même et il aura beaucoup de difficulté à faire l’expérience et la reconnaissance du salut parce qu’il leur a dit non. « Les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants. » C’est intéressant, c’est au futur. Les apôtres sont en train d’apprendre quels seront les effets de ce baptême. « En mon nom, ils chasseront les esprits mauvais. » Je ne sais pas si vous avez remarqué que parfois dans les relations, il est plus facile de les appeler les esprits mauvais, puis de se retrouver dans un esprit mauvais, que de les chasser. Souvent on va faire l’expérience en rencontrant des personnes, que celles-ci nous conduisent à une paix. Je ne sais pas si vous avez déjà rencontré un homme comme Jean Vanier, mais en présence de Jean on ne sent pas du tout que les esprits mauvais sont suscités mais on sent très bien qu’ils s’éloignent. On est dans une profondeur de rencontre, on est dans une profondeur de regard, et on sent aussi que cet homme jette un regard d’amour sur ceux vers qui il va. Il les reconnaît vraiment comme étant un signe et une présence de Jésus qu’il va très bien manifester dans son attitude. « Ils vont parler un langage nouveau. » Souvent dans les médias, on cherche le nouveau, on veut du nouveau, on passe d’une idole à une autre idole, mais c’est toujours le même langage. Le langage nouveau dont il est question ici, c’est le langage de Dieu, ce n’est pas une langue de bois, ce n’est pas une langue de séduction,  ce n’est pas une langue vide, c’est une langue qui est remplie d’une lumière qui va nous étonner, qui va nous renverser, qui va même nous convertir parce que ça va nous conduire dans le nouveau  de Dieu.

« Ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal. » C’est une manière de nous dire que la personne qui va croire ne pourra pas être détruite par le mal. Elle pourra se risquer dans le mal, mais celui-ci ne l’atteindra pas. C’est un des signes qui nous est donné. « Ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. » Je suis à peu près certain que chacun de nous avons vécu de ces expériences-là. Parfois y a des gens qui nous touchent et on est comme tout mal, et il y a des gens qui nous touchent et ça nous détend complètement.  « Alors ceux qui seront baptisés qui accueilleront le salut » auront une toute autre manière d’entrer en relation, d’entrer en communication avec ceux vers qui ils sont envoyés. « Après leur avoir parlé, il fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. »  Les apôtres sont là qui regardent, et deux hommes en vêtements blancs leur disent « arrêtez de regarder le ciel » parce que celui que vous avez vu partir il va revenir de la même manière qu’il est parti pour les cieux. Et il va les inviter à aller proclamer la Bonne Nouvelle. Et cette Bonne Nouvelle, c’est ce qu’on est en train de faire, c’est cela qu’on est appelé à faire, on n’est pas appelé à le faire juste sur une montagne ou juste dans le Temple, mais on est appelé à le faire dans nos rencontres et nos relations de chaque jour.

Dans la deuxième lecture c’est notre ami Paul qui nous parle de sa prison. La prison ne l’a pas fait taire, et on peut déjà voir qu’il a été baptisé,  parce qu’il est dans la prison non déprimé, il n’est pas dans la terreur. Paul avec beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, il invite  les uns et les autres à se supporter. Il n’est pas centré sur lui, il continue à être centré sur la communauté au-delà de la situation personnelle qui peut être la sienne. « Ayez à cœur de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. » C’est ce que lui essaie de faire, à continuer de servir cette unité même s’il est beaucoup entravé  dans ses déplacements et ses communications, mais il va trouver des moyens très concrets, il va écrire des lettres qu’il va faire circuler pour continuer à faire le bien auprès de toute la communauté.

L’autre texte qui nous est proposé est celui des Actes des Apôtres. « Mon cher Théophile, dans mon premier livre j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné ». Il va rappeler tous les enseignements qui ont été inscrits dans ce livre. Ce texte dont il nous parle, c’est probablement l’évangile de Luc, parce qu’on attribue à Luc d’avoir rédigé les Actes des Apôtres. « C’est à eux qu’il s’était montré vivant après sa Passion : il leur en avait donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, du fait qu’il était ressuscité. Il est apparu et il leur avait  parlé du Royaume de Dieu. Et on nous dit qu’au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis. » Pourquoi ne pas quitter Jérusalem ? Il y avait peut-être un petit désir de fuite, un désir de se protéger. Alors il leur dit : « restez là et attendez que l’Esprit vienne et qu’il descende sur vous. » Pour nous, c’est une Parole qui est importante parce que parfois on a cette tendance-là nous autres aussi à vouloir fuir, à vouloir bouger, à ne pas avoir la patience  de cette attente de la venue de l’Esprit qui va venir vraiment transformer nos êtres. « C’est la promesse que vous avez entendue de ma bouche. Jean a baptisé avec de l’eau ; mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours. » Mes amis, ce baptême de l’Esprit ce n’est pas un baptême différent de celui que nous avons reçu, mais le baptême de l’Esprit il n’est pas communiqué par l’eau, il n’est pas communiqué par la matière, il est communiqué par un souffle, par une expérience qui nous fait passer de la peur à la reconnaissance. Et on va voir que les disciples quand ils seront baptisés dans l’Esprit vont la perdre cette fameuse peur, ils vont  prendre le chemin, ils ne seront plus inquiets qu’on leur enlève leur vie parce qu’ils vont être plein d’un feu qu’ils vont avoir le goût de communiquer aux hommes pour qu’ils puissent connaître cette grâce extraordinaire dont ils ont fait l’expérience. Alors, c’est Jésus qui rappelle cette promesse. Je pense que les textes de l’Ascension sont des textes qui nous apprennent à cueillir une Parole qui nous a été donnée par quelqu’un qui est encore là, et une Parole qui nous prépare aussi à être des témoins quand il sera là à la droite du Père comme il l’est maintenant. Alors, je vous envoie moi aussi comme Lui porter cette Bonne Nouvelle à votre entourage et répandre sur eux ce souffle dont vous avez reçu l’accomplissement en étant des baptisés reconnus et envoyés. Bonne semaine mes amis et je vous bénis au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.

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