Commentaire du 2 décembre 2012 / Pierre Desroches (119e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

 – Pierre Desroches est prêtre des paroisses Saint-Pierre Claver, Saint-Stanislas de Kostka et de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (Québec). Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.

– Gino Fillion : composition et interprète de la musique, caméra, mixage et montage visuel.

« Ce qui advient quand nos repères lumineux s’effondrent / La grande peur de l’humanité c’est la mort / Un temps où l’on a perdu nos repères dans nos sociétés / L’appel d’être une humanité debout / Un possibilité d’échapper à la peur par la foi / La justice ne se trouve qu’en Dieu. »

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Évangile : L’attente de la venue du Fils de l’homme (Luc 21, 25-28.34-36)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. Comme un filet, il s’abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » 

1ère lecture : Annonce de la venue du Messie (Jérémie 33, 14-16)
Parole du Seigneur : Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda : En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai naître chez David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice ». 

Psaume 24, 4-5. 8-10.14

R/ Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme, vers toi, mon Dieu

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance. 

2ème lecture : Comment se préparer pour le jour du Seigneur (1 Thessaloniciens 3, 12 ; 4, 2)
Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints. Pour le reste, vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous en prions, frères, nous vous le demandons dans le Seigneur Jésus. D’ailleurs, vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.

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Commentaire du 2 décembre 2012 (120e) – 1re semaine de l’Avent (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Des paroles pour inspirer l’espérance et non la crainte

L’abbé Pierre Desroches

Alors mes amis, nous voici au premier dimanche de l’avent; un temps qui nous est donné pour se préparer à un événement, l’événement d’une naissance qui va transformer toute la réalité du monde. On va voir que cette semaine les textes et les paroles qui nous sont  proposés peuvent nous éveiller peut-être à certaines craintes mais aussi nous éveiller surtout à une très grande espérance. Si on sait très bien comment les lire on devrait plutôt laisser nourrir l’espérance en nous que laisser les craintes en nous. On débute ce premier dimanche de l’Avent avec une présence assez marquée de Jésus. Il est plutôt adolescent qu’enfant, c’est comme si Jésus présidait à notre entrée dans ce temps liturgique où on va se préparer à sa venue, non pas il y a deux mille ans mais à sa venue dans nos vies actuellement.

Et la première lecture est tirée d’un évangile de Luc, je vais essayer de vous en chanter un petit extrait en espérant que je vais m’en souvenir. « Il y aura des signes dans le soleil, et la lune et les étoiles et sur la terre une angoisse des nations inquiètes du fracas de la mer et de son agitation. Les hommes expiant de peur dans la crainte de ce qui advint au monde. Et alors on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire. Quand tout cela commencera à arriver, redressez-vous, relevez votre tête car votre rédemption est proche. »

Beaucoup de mots sont choisis dans cette parole de Luc qui pour moi, font beaucoup d’échos. On va parler du monde, des nations, de la venue du Fils de l’homme et on nous dit quand cela commencera à arriver : « redressez-vous, relevez votre tête ». Alors, ne soyez pas dans la peur, ne soyez pas dans l’inquiétude, et « reconnaissez que votre rédemption est proche »  et non que votre perte est à la porte, mais « que votre rédemption est proche ». C’est toute cette expérience qu’on veut assumer dans cette préparation du temps de l’Avent. Dans le soleil, dans la lune et les étoiles, tout ce qui éclaire de jour et de nuit, la cosmologie, tous ces éléments lumineux, on va voir des signes. Et les signes qu’on va voir c’est comme si cette lumière va s’estomper. Alors, qu’est-ce qui va se passer ? Sur la terre, les nations vont être affolées, elles vont être inquiètes, je dirais que c’est tout à fait normal et naturel et les hommes vont se mettre à avoir tellement peur avec tous le fracas et les agitations de la mer. Je pense que ça nous donne une belle image de ce qui advient quand nos repères lumineux s’effondrent et qu’on ne sait plus où l’on va, qu’on ne sait plus ce qui va advenir. Et on a toujours peur de notre destruction parce que la plus grande peur de l’humanité c’est la mort. Alors quand on sent qu’elle est peut-être dans les environs, qu’elle s’en vient, qu’elle s’approche, alors notre cœur est comme captif et comme dominé par ce grand sentiment qu’on s’en va à la perte.

Et là, ce qu’on nous propose, c’est de nous redresser. On a beaucoup perdu de nos repères dans la société. On peut dire que la société ne s’est pas transformée pour le mieux, mais je pense que les temps de croissance sont souvent indiqués par des périodes qui sont ébranlées. Dans l’adolescence, il y a beaucoup de choses de nos certitudes qui s’ébranlent, de nos sécurités qui disparaissent mais ce n’est pas pour annoncer un temps où les choses vont s’effondrer mais c’est pour dire qu’une nouvelle naissance se prépare, qu’une nouvelle dimension de notre être est en train de s’éveiller. C’est exactement ce qu’on vit dans le temps de l’Avent. « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse. » C’est une belle sagesse, c’est comme si le Seigneur prend soin beaucoup de nous en nous préparant, en nous aidant à voir un regard bien ajusté sur ce qui arrive, parce que si on part de nos émotions ou de nos passions on risque d’avoir une triste lecture de ce qui surgit, mais si on part beaucoup de Lui, de sa sagesse et de la lumière qui est le Christ qui vient, alors on peut avoir un regard tout autre. 

« N’allez pas vous alourdir dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie, que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. » Ne soyez pas surpris. «  Comme un filet, il s’abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés en tout temps. » Moi j’aime beaucoup ça parce que, vous savez que je suis rendu curé de trois paroisses, alors, si je me mets à regarder ça à partir de moi-même, à partir des finances, des sous disponibles, des réparations à faire sur les bâtisses, de toutes ces réalités d’une communauté qui baisse, qui diminue, alors mes amis, à part du désespoir il ne me reste plus absolument rien à vivre d’autre que d’être découragé, à me demander si je ne laisserai pas ma charge pour ne pas être là quand tout va s’effondrer; et ce n’est pas tout à fait ce que je vis. Restez éveillés, restez attentifs, priez, tournez-vous vers celui qui est Lui, le salut et la lumière, ne partez pas de votre intelligence, de votre raison mais partez d’une sagesse qui est là bien avant vous, qui sera là bien après vous et qui va vous donner dans le temps présent de savoir tenir la bonne place.

« Ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver. » Alors ça n’arrêtera pas le réel d’avancer, mais ça va vous permettre d’échapper à cette peur, à cette angoisse « et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » Quel bel appel que d’être une humanité debout. C’est ce que nous cherchons à devenir : être capable de se tenir debout dans toute cette réalité qui nous est donné de vivre. « Voici des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la Maison d’Israël. » La folie, mes amis, c’est de penser que le bonheur on va se le donner nous-mêmes, c’est le Seigneur qui nous l’a promis et c’est Lui qui va faire l’accomplissement. Ce n’est pas nous. On a juste à entrer dans cet accomplissement. « Ce jour-là, je ferai naître chez David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. » Ça c’est notre responsabilité d’entrer dans ce germe et cette naissance, cette proposition nouvelle, cette vie nouvelle que le Seigneur va faire surgir, qui sera accordée à la réalité de notre humanité. « Et ce jour-là. Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, le nom qu’on lui donnera : « Le Seigneur-est-notre-justice. » Je pense que c’est en Lui qu’on peut la trouver et que, la grande justice qu’il nous propose, ce n’est pas la violence, ce n’est pas la haine, ce n’est pas le combat entre nous, la grande justice qu’il nous propose c’est celle de l’amour, c’est celle du pardon, c’est celle de la miséricorde et si on veut savoir comment l’incarner, il faudra faire la rencontre de ce Jésus qui vient, non pas qui est venu, mais qui vient et qui veut prendre racine dans nos vies. Je vous souhaite un bon temps d’Avent pour que nous puissions  nous préparer à nous laisser transformer par cet Enfant qui vient changer le monde.

Évangile : Luc 21, 25-28.34-36

1ère lecture : Jérémie 33, 14-16

Psaume 24, 4-5.8-10.14

2e lecture : 1 Thessaloniciens 3, 12; 4,2

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