Commentaire du 17 juillet 2011 / Pierre Desroches (44e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.
– Gino Fillion :
caméra et montage / Ginette Beaudoin : assistante.

« La tentation d’enlever l’ivraie trop vite / Une parabole qui nous invite à la patience / La patience fait partie de la toute-puissance de Dieu / La grande sagesse de la dépossession / Celui qui est, veut nous apprendre à être, et ne pas vouloir tout contrôler / Apprendre à devenir la Parole de Dieu par notre être. »

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– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=17/07/2011

Évangile : Les paraboles du Royaume. L’ivraie – La graine de moutarde et le levain (Matthieu 13, 24-43)
Jésus proposa cette parabole à la foule :
« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’ Il leur dit : ‘C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui disent :’Alors, veux-tu que nous allions l’enlever ?’ Il répond : ‘Non, de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier.’ »
Il leur proposa une autre parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. » Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles, accomplissant ainsi la parole du prophète : C’est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines. Alors, laissant la foule, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le démon ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

1ère lecture : La patience du Tout-Puissant (Sagesse 12, 13.16-19)
Il n’y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes. Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose. Il montre sa force, l’homme dont la puissance est discutée, et ceux qui la bravent sciemment, il les réprime. Tandis que toi, Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance. Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain, et tu as pénétré tes fils d’une belle espérance : à ceux qui ont péché tu accordes la conversion.

Psaume 85, 5-6, 9-10, 15-16
R/ Toi qui est bon et qui pardonnes, écoute-moi mon Dieu !

Toi qui es bon et qui pardonnes,
plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie.

Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prosterner devant toi,
car tu es grands et tu fais des merveilles,
toi, Dieu, le seul.

Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié,
lent à la colère, plein d’amour et de vérité,
regarde vers moi,
prends pitié de moi.

 

2ème lecture : C’est l’Esprit Saint qui nous fait prier (Romains 8, 26-27)
Frères, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables. Et Dieu, qui voit le fond des coeurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut.

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Commentaire du 17 juillet 2011 (44è) – 16e dimanche du temps ordinaire
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Le Maître nous invite à attendre patiemment le temps du moissonneurL’abbé Pierre Desroches

(CHANTÉ) « Le Royaume de Dieu est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, a semé de l’ivraie au milieu du blé et il s’en est allé. »

Alors vous devinez que c’est la Parole : l’ivraie et le bon grain. C’est une Parole qui reprend un thème qu’on avait il y a quelques semaines et qui le reprend sur un autre angle, sur ce qui peut croître de bon et de moins bon dans notre humanité. Une des grandes questions que vont venir poser les serviteurs du maître de maison et c’est de savoir s’il faut enlever l’ivraie. On a toujours la tentation d’enlever l’ivraie très vite parce qu’elle nous fait sombrer dans la peur, dans l’inquiétude. Mais dans sa sagesse, le maître nous invite à attendre le temps du moissonneur. Ce n’est pas nous le moissonneur, c’est Quelqu’un d’autre qui va venir enlever l’ivraie, conserver le bon grain et mettre l’ivraie dans le feu pour qu’il soit détruit et qu’il brûle mais sans qu’il ait détruit le bon grain. C’est une parabole qui nous invite à beaucoup de patience. Cette patience de Dieu qu’elle nous partage, c’est aussi un appel pour nous qui pouvons être des éducateurs,  des parents, des hommes et des femmes au service de la croissance de leurs frères et de leurs sœurs. Chacun de nous qui a fait le moindre cheminement sait très bien qu’il ne s’est pas débarrassé de ses mauvaises habitudes en un seul jour et qu’il a fallu un long parcours avant qu’il puisse en être autrement.

Dans l’Ancien Testament on va nous parler de la toute-puissance de Dieu. Je pense que la patience fait partie cette toute-puissance de Dieu parce que, vouloir aller trop vite, on sombre assez  rapidement dans la domination, on sombre aussi dans l’arrogance facilement. « La force de Dieu est à l’origine de sa justice et la domination sur toute chose le rend patient envers toute chose. » Vouloir aller trop vite, c’est se faire accroire qu’on domine ce qui nous atteint et qui nous détruit. La patience de Dieu le rend capable de laisser aller jusqu’à l’heure de la libération. Combien de parents n’ont pas été étonnés de voir certaines transformations de leur enfant qu’ils n’espéraient plus. Combien de personnes dans des couples ont vu, lorsqu’ils ont lâché prise ou lorsqu’ils se sont tournés vers le Seigneur, et qu’ils ont changé et transformé leur attitude par rapport aux difficultés de leurs proches, voir que des chemins se sont accomplis.

C’est une grande sagesse que d’apprendre la dépossession, nous ne sommes pas des messies, nous ne sommes pas des sauveurs, mais on peut se tourner vers Celui qui est, et qui nous apprend à être, plutôt que de nous apprendre à vouloir tout contrôler. Que ces paroles cette semaine nous donnent le courage de bien mener notre route et notre chemin, et l’humilité aussi de savoir que ce n’est pas à partir de nos propres forces ou à partir de nos propres capacités que nos choses peuvent se transformer. Et que la Parole la plus forte de Dieu qu’on pourrait donner c’est de devenir nous-mêmes cette parole, non pas par notre bouche, mais par notre être qui proclame que nous sommes habités par un amour qui ne nous laisse jamais. Alors mes amis, je vous souhaite de faire cette semaine une bonne route et que cette Parole en vous puisse prendre de plus en plus de place dans notre être, dans votre chair et dans votre cœur. Bonne semaine !

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