Commentaire du 15 mai 2011 / Pierre Desroches (35e)

Pierre Desroches est prêtre des paroisses St-Pierre Claver et St-Stanislas de Kostka de Montréal. Il est également aumônier du Service de Police de Montréal et du CHSLD Centre-Ville de Montréal.
– Gino Fillion :
composition, guitare, caméra et montage.

« Le témoignage de Pierre, remplit de conviction / Ceux qui ont tout quitté; leur expérience apporte une force incroyable à leur annonce / Établir d’abord un lien fort avec une personne handicapée, pour mieux connaître les autres / Prendre le temps de connaître l’autre; c’est la porte qui donne accès à une communion. »

– Références pour les textes bibliques (AELF) : http://aelf.org/?date_my=15/05/2011

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Évangile : Jésus est le bon pasteur et la porte des brebis (Jean 10, 1-10)
Jésus parlait ainsi aux pharisiens : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est lui le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus. » Jésus employa cette parabole en s’adressant aux pharisiens, mais ils ne comprirent pas ce qu’il voulait leur dire. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis. Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. »

 

1ère lecture : Pierre appelle à la conversion, et il baptise les premiers convertis (Actes des Apôtres 2, 14a.36-41)
Le jour de la Pentecôte, Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, avait pris la parole ; il disait d’une voix forte : « Que tout le peuple d’Israël en ait la certitude : ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ. » Ceux qui l’entendaient furent remués jusqu’au fond d’eux-mêmes ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés. Vous recevrez alors le don du Saint-Esprit.  C’est pour vous que Dieu a fait cette promesse, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera. » Pierre trouva encore beaucoup d’autres paroles pour les adjurer, et il les exhortait ainsi : « Détournez-vous de cette génération égarée, et vous serez sauvés. » Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre se firent baptiser. La communauté s’augmenta ce jour-là d’environ trois mille personnes.

Psaume 22, 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6
R/ Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

2ème lecture : Celui qui a souffert pour nous est devenu notre berger (1 Pierre 2, 20b-25)
Frères, si on supporte la souffrance en ayant fait le bien, c’est une grâce aux yeux de Dieu. C’est bien à cela que vous avez été appelés, puisque le Christ lui-même a souffert pour vous et vous a laissé son exemple afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a jamais commis de péché ni proféré de mensonge : couvert d’insultes, il n’insultait pas ; accablé de souffrances, il ne menaçait pas, mais il confiait sa cause à Celui qui juge avec justice. Dans son corps, il a porté nos péchés sur le bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la justice : c’est par ses blessures que vous avez été guéris. Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous.

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Commentaire du 15 mai 2011 (35è) – 4e dimanche de Pâques (année A)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Un bon pasteur prend le temps de connaître ses brebis une à une

 

Bonjour mes amis,

Aujourd’hui on va écouter Pierre parler d’une voix forte. C’est le jour de la Pentecôte et il est comme habité par ce souffle qui déploie sa vigueur et il dit au peuple : « Que tout le peuple d’Israël en ait la certitude : ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ. » Nous, on est comme habitué d’entendre cela, c’est comme un écho de deux mille ans d’un événement , mais il me semble que quand Pierre se retrouvait devant cette foule, lui qui n’était plus habité de la terreur, qui avait beaucoup gagné en confiance et en reconnaissance, d’affirmer avec autant de conviction cette Parole, ça venait remuer le cœur de ceux qui recevaient et entendaient sa prédication. On va même nous dire que ce jour-là, il y a plus de trois mille personnes qui se sont adjointes à la communauté chrétienne.

C’est sûr que l’on a peine à l’imaginer mais on peut avoir vécu des événements dans notre propre histoire d’Église qui peuvent nous faire penser à ce temps. Pour ma part, je me souviens d’avoir assisté à Rome à l’envoi en mission  plus de cinq cents couples, cinq cents familles à travers le monde qui partaient sans argent, en laissant leur emploi, leur sécurité, et qui, tout joyeux s’en allaient porter une Bonne Nouvelle. C’est sûr qu’ils étaient accompagnés dans toute cette expérience parce que, lorsque jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, on a à tenir dans l’enthousiasme, ce n’est pas sans vivre des moments de passage. Il faut que résonne dans nos cœurs, dans nos esprits cette Parole de vie qui nous fait tenir bon et qui nous fait nous aussi, annoncer avec beaucoup de vigueur la Bonne Nouvelle. J’ai été aussi témoin de ceux qui l’ont annoncé après avoir tout quitté. On ne peut pas dire que ça fait le même effet. Leur expérience vient apporter une force incroyable à leur annonce parce qu’on sent qu’ils viennent d’un ailleurs qui peut nous échapper mais dont eux, vont venir nous témoigner.  Alors, trois mille personnes qui vont se joindre à cette communauté.

Dans la lettre de Pierre, il va nous parler du Christ qui a souffert pour nous et qui est devenu notre berger. Et les souffrances que le Christ a portées, ce n’était pas des souffrances qu’il méritait mais ce sont des souffrances qu’il a acceptées, je dirais comme beaucoup de nos mères de famille. Moi, j’ai beaucoup de souvenirs de mes grands-parents qui portaient le poids du jour mais qui le portaient avec joie parce qu’ils le portaient dans la communion pour ce corps familial pour lequel ils étaient heureux de se livrer et de se donner mais aussi de se recevoir, parce qu’on les reconnaissait, parce qu’on avait joie à être en leur présence. Et de même pour eux.

Dans l’Évangile du Bon Pasteur, on va nous dire que le Bon Pasteur, c’est la Porte, alors que le mauvais pasteur, c’est celui qui va escalader les murs, qui va passer par ailleurs que par la porte. Quand j’ai commencé mon ministère auprès des personnes handicapées j’étais un jeune homme de 28 ans, 25 ans au début peut-être. J’avais tout à apprendre, et la seule manière d’apprendre, ça n’a pas été d’aller m’asseoir dans les bibliothèques et me mettre à lire des concepts sur des personnes handicapées, c’était vraiment de les connaître un à un. Quand j’avais entendu cet appel du Seigneur à adopter mon garçon, j’avais aussi entendu quelque chose qui disait : « Pierre si tu les connais tous mais tu ne connais personne particulièrement, c’est comme si tu n’en connaissais aucun. Mais si tu en connais un bien comme il faut, tu pourras penser que tu les connais tous.

Je pense que le lien privilégié que j’ai eu avec Claude, n’a pas été un lien qui m’a replié, mais qui m’a fait saisir de tout ce qui pouvait bouger dans son être et dans son cœur et ça m’a beaucoup ouvert aux uns et aux autres. Je n’ai pas qu’une expérience unique, mais je pense qu’après trente quelques années de service auprès d’eux, je m’aperçois que j’ai une certaine autorité, non pas une domination, non pas un pouvoir mais comme je les ai beaucoup reconnus, je sens très bien qu’ils me reconnaissent eux aussi. C’est pour moi la porte qui nous donne accès à Celui qui est, parce que notre connaissance de Lui est d’abord une communion, un partage de vie, un cheminement de vie.

C’est ce à quoi nous invitent la réalité et l’expérience de l’Église. Le grand désir de l’Église, c’est de faire de nous un corps vivant, et un corps qui va témoigner d’un amour que l’on est appelé à incarner qui est l’amour qui se passe entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Je vous souhaite plein de ce souffle et de cet Esprit qui va faire que vous pourrez reconnaître les autres et que vous pourrez être reconnu des autres. C’est l’expérience à laquelle le Seigneur nous convie dans son Église. Bonne semaine !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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