Commentaire du 15 août 2013 / Christian Beaulieu (8e)

– Transcription écrite du commentaire au bas de la page.

– Christian Beaulieu a été ordonné prêtre en 1968. Il est actuellement directeur général de l’Institut Séculier Pie X de Charlesbourg, et en 1985 il a fondé « Le Pharillon », maison d’aide pour jeunes en difficulté. En plus d’avoir écrit plusieurs ouvrages à succès sur la spiritualité chrétienne, il prêche de nombreuses retraites et ressourcements spirituels annuellement. http://www.ispx.org

– Gino Fillion : guitare et orchestration, caméra et montage visuel.

« L’Église vit un passage difficile et Marie peut nous aider \ Une Église qui met moins d’enfants au monde \ L’exemple du bambou chinois \ Marie qui appelle à la souplesse et l’audace pour être missionnaire \ L’Église doit retrouver une ferveur et une espérance avec l’aide de Marie. »

– Références bibliques : http://aelf.org/

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Évangile : « Heureuse celle qui a cru ! » (Luc 1, 39-56)
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. » Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. 

1ère lecture : La Femme de l’Apocalypse, image de l’Église comme Marie (Apocalypse 11, 19; 12, 1-6.10)
Le Temple qui est dans le ciel s’ouvrit, et l’arche de l’Alliance du Seigneur apparut dans son Temple. Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l’enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un énorme dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et sur chaque tête un diadème. Sa queue balayait le tiers des étoiles du ciel, et les précipita sur la terre. Le Dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. Or, la Femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les menant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place. Alors j’entendis dans le ciel une voix puissante, qui proclamait : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! »

Psaume 44, 11-16

R/ Heureuse es-tu, Vierge Marie, dans la gloire de ton Fils

Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

2ème lecture : Le Christ nous entraîne tous dans la vie éternelle (1 Corinthiens 15, 20-27a)
Frères, le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection. En effet, c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C’est lui en effet qui doit régner jusqu’au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort, car il a tout mis sous ses pieds.

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Commentaire du 15 août 2013 (158e) – Fête de l’Assomption de la Vierge Marie (année C – Saint Luc)
Transcription : Sœur Cécile Petit, s.c.q.

Marie, un modèle de jeune missionnaire pour l’Église

L’abbé Christian Beaulieu, i.s.p.x.

Nous sommes aujourd’hui à la fête de l’Assomption de la Vierge, c’est Marie qui monte dans la gloire avec son corps, avec toute sa sensibilité, avec toute sa beauté. C’est la Vierge missionnaire. On est vraiment, l’Église du Québec, l’Église d’ailleurs aussi, on est à un rond-point, on est dans un passage difficile à vivre, on est dans un tournant à prendre, et Marie a quelque chose à dire. Marie est missionnaire, Marie, qui aujourd’hui visite sa cousine Élisabeth, Marie qui prend les chemins. Marie c’est la jeune Église toute fraîche qui va porter le message à la vieille Église, à sa cousine Élisabeth. Ça représente vraiment l’Église qui est devenue stérile parfois, qui ne met pas autant d’enfants au monde qu’elle espérerait. On voudrait tellement les voir grandir dans la joie mais on a du mal.

Je prends un exemple : le bambou chinois. Le bambou chinois qu’on plante en terre. On le sème. Vous l’arrosez, vous fertilisez la terre, vous retournez la terre. Après un an,     rien, rien, rien. La deuxième année, vous recommencez lentement l’arrosage, la culture, rien. La troisième année, rien qui sort de terre…quatrième année…c’est la cinquième année que la semence du bambou vient sortir de la terre. Et la tige peut monter jusqu’à vingt-six pieds en six semaines. Mais il faut y croire, il faut l’avoir semée, il faut l’avoir rêvée grandir. Aujourd’hui on est dans cette situation. Il faut semer, semer, il faut attendre, il faut attendre, il faut aimer, il faut aimer, il faut croire, faut espérer à       déplacer des montagnes. Marie, quand elle est partie de chez elle, de son petit coin de pays pour aller au bout du pays, elle marchait sur les eaux, elle déplaçait des montagnes, elle a cru à l’impossible. Et c’est cela qui nous est demandé actuellement dans notre Église. Marie, c’est la mobilité, la belle mobilité missionnaire, c’est une Église sans domicile fixe. Elle campait, elle décampait. L’Église doit décamper aujourd’hui. On doit sortir ce que nous avons planté en terre, et un moment donné il faut déplacer, c’est dans de nouveaux milieux avec les jeunes, avec les personnes âgées, avec les gens qui n’ont plus d’intérêt. Il faut leur redonner le goût, il faut le redonner le désir, il faut lever le camp de nos vieilles habitudes, de ce qu’on pensait qui  était éternel.

Quelle souplesse de Marie, quelle audace dans cette visitation qu’elle fait à sa cousine. Il me semble de voir Marie et sa cousine qui est plus vieille et âgée, se raconter. Chacune devait dire à l’autre : « raconte-moi, comment ça s’est passé, qu’est-ce qui est arrivé ? » Est-ce qu’on est capable de parler de qu’est-ce qui nous est arrivé ? À quel moment notre vie a été visitée par l’Esprit ? Quand est-ce qu’on est ressuscité ? Quand est-ce qu’on est passé d’une situation impossible à des situations remplis d’espérance ? Est-ce qu’on est capable de raconter notre bonheur, de raconter nos visitations, nos résurrections, les pardons qu’on a été capables de donner ? Comment on a été visité ? Et des fois les visites de l’Esprit, les visites de la grâce ça n’arrive pas toujours comme on l’avait prévu. Ce ne sont pas toujours des gens de l’Église, des gens d’En Haut… Des fois, c’est un enfant, c’est un mari malade, c’est une grand-mère qui nous dit sa foi, pourquoi elle récite encore son chapelet, pourquoi  qu’elle adore encore à l’église ? Et c’est tout cela qui nous bouleverse et qui vient nous chercher. La belle Église missionnaire que Marie nous montre en partant de chez elle et en courant, en courant. C’est la jeune Église qui va vers   la vie, l’Église plus âgée, l’Église plus essoufflée, l’Église à court de moyens des fois, et la jeune Église – ce sont les jeunes qui vont un jour nous obliger à nous convertir, nous obliger à tourner notre façon de faire -, il faut que l’Esprit vienne pour qu’il assouplisse un peu ce qui est raide dans nos églises, dans nos façons de faire, qu’il réchauffe un peu ce qui est attiédi, pour nous redonner un élan, pour nous redonner une ferveur, une audace d’aller incroyable.

Je vous laisse avec une pensée de Monsieur Vaclav Havel, le président de la République tchèque, il y a quelques années : « L’espérance n’est pas la conviction que quelque chose va finir bien mais la conviction que ce que l’on est en en train de vivre a du sens et que ça va produire des fruits et que cela va faire des miracles. » Marie fait aujourd’hui le miracle d’aller porter le message de la Bonne Nouvelle. Nous aussi nous sommes appelés à être des évangiles vivants pour les gens d’aujourd’hui comme Marie l’a été. Mais faut-il encore garder espérance et une confiance et une audace incroyable. Les autres ont besoin de cette audace, de cette espérance à tout bouleverser dans la vie.

Évangile : Luc 1, 39-56 

1ère lecture : Apocalypse 11, 19; 12, 1-6.10  

Psaume 44, 11-16

2e lecture : 1 Corinthiens 15, 20-27a

 

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